vendredi 30 juillet 2010

“Whisky In The Church” : le dimanche et la fin du rêve

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Après une nuit tout aussi courte que la précédente, nous avons eu l’agréable surprise de retrouver notre ami Martial au fourneau. Quel fou ! Cet homme n’a dormi que 2h afin de préparer de savoureuses crêpes pour toute l’assemblée. Mon petit déjeuner fut accompagné d’un Benriach 76 cask 3558, plus efficace et délicieux que n’importe quel jus de fruits multivitaminé. Après ce petit plein d’énergie, il fallut quelque peu ranger les bungalows avant de décoller à destination de l’église.

Quelques temps plus tard, nous pénétrâmes dans le lieu saint, le WITC commença. Une dizaine de stands, regroupant une bonne soixantaine de bouteilles, étaient en place pour combler notre soif de découverte. J’ai attaqué par le stand des vieux blends où un couple de passionnés faisait déguster des raretés incroyables. De vieux embouteillages des années 50, époque à laquelle la qualité des blends étaient bien supérieure à celle d’aujourd’hui. Par ailleurs, ces bouteilles présentent un OBE (Old Bottle Effect), oui les whiskies évoluent en bouteille, relativement intéressant. Toutefois, ce type de bouteilles demande un temps d’aération important (parfois une heure) pour être apprécié pleinement et le temps nous était compté. Direction le stand Douglas Laing, où deux flacons me plurent énormément. Un superbe Ardbeg de 18 ans vieilli en fût de sherry, ainsi qu’un splendide Brora 81 dans la série Platinium. Sur les stands d’à côté, un très bon Caperdonich 72, plein de fruits acidulés, faisait bonne impression, ainsi qu’un Glengoyne 72 de chez Daily Dram. Mais la vedette du jour, qui a d’ailleurs été pris d’assaut dès l’arrivée de ses représentants, a été le stand Benriach/Glendronach. J’ai pu y goûter un sensationnel Glendronach 72, sherry de toute beauté ainsi qu’un Benriach 79 absolument top, dans la lignée des 76. D’autres figures du monde du whisky étaient présentes tel que Jean Boyer, unique embouteilleur indépendant français au rapport qualité/prix rarement égalé. Surpris par le temps qui passe à la vitesse de la lumière, le salon toucha à sa fin, l’occasion pour un passage final chez notre ami Van Zuylen.

De retour aux bungalows, nous avons organisé avec Loïc une petite dégustation d’une bière "originale" pour des "non-initiés". Au départ, notre choix s’était porté sur l’Amarillo de De Molen, une de mes Double IPA préférées, qui nous semblait facile d’accès. Malheureusement, cette bière n’était plus disponible à la brasserie, vendredi. Nous avons donc décidé de nous rabattre sur la Mean Manalishi Double IPA de chez Hoppin' Frog (US), un poil plus extrême. Même si l’amertume tenace en bouche a déstabilisé quelques personnes, le nez au fruité exubérant a su séduire et surprendre. Pour ma part, j’ai été relativement déçu en comparant mes sensations du jour à celles d’il y a quelques mois (février et avril). Un nez porté sur le litchi et le sirop d’orgeat. Une bouche très sucrée, caramélisée, légèrement fruitée, avec une redoutable amertume en finale. Personnellement, la bière m’a semblé avoir perdu en fraicheur houblonnée et en fruité, gagnant en rondeur sucrée. Ma théorie serait que le stock du magasin de De Molen est le même que lors de notre premier approvisionnement de janvier. 6 mois plus tard, la bière aurait eu le temps de se "dégrader"… Ou serait-ce uniquement une histoire de perception ?

La soirée s’enchaina sur un petit repas destiné à finir les restes, tant solide que liquide. Le lendemain matin, après les chargements de coffres, les inventaires de vaisselle et les étreintes d’au revoir, la route nous avala pour un dur retour à la réalité…

La Haye, we’ll be back !

-Pierrot

mardi 27 juillet 2010

Pubs d'Edimbourg - The Kenilworth

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Fraîchement de retour d'Edimbourg, l'envie m'est venue de démarrer une nouvelle série sur les merveilleux pubs de la capitale écossaise. Il est fort possible que, dans le futur, cette rubrique s'élargisse aux pubs de toute l'Ecosse, puisque j'ai déjà eu la chance d'en découvrir pas mal de très sympa un peu partout là-bas et que c'est loin d'être fini. Mais pour le moment, limitons-nous à Edimbourg. C'est déjà pas mal. D'ailleurs si vous vouliez davantage d'infos sur les pubs d'Edimbourg, allez faire un tour sur l'excellent site Undiscovered Scotland qui consacre une page individuelle à septante pubs du centre d'Edimbourg.

Le premier pub dont je veux vous parler est un des nombreux établissements de Rose Street, dans le 'New Town'. Cette rue a longtemps été célèbre pour ses 'pub crawls', impliquant de faire toute la longueur de la rue en buvant une pinte de bière par pub croisé. Il faut savoir que cette petite rue compte entre quinze et vingt pubs. Et même si la plupart des bières britanniques sont relativement légères en alcool : aïe.

Mais revenons-en au Kenilworth. Pour commencer, il faut savoir que ce pub est nommé d'après le roman du même nom de Sir Walter Scott, qui est né en 1771 à Edimbourg et y a vécu la majeure partie de sa vie. Le bâtiment dans lequel se trouve l'établissement date de la construction de New Town à la fin du 18e siècle, mais sa reconversion en pub ne remonte "que" au début du 20e siècle (1904 pour être précis). L'intérieur reste grandement inchangé depuis l'époque, et ça se remarque dès que l'on passe le pas de la porte. Plusieurs éléments lui donnent un cachet extraordinaire et en font un endroit incontournable pour boire une bonne pinte.


Tout d'abord, le splendide bar rectangulaire en acajou. Il s'agit de ce que les britanniques appellent un 'Island Bar', c'est-à-dire un bar en "île", situé au centre de la pièce et accessible de n'importe quel côté. Pratique pour passer ses commandes si l'on est au fond du pub. L'autre élément qui saute aux yeux après le bar, c'est le plafond mouluré et peint dans des teintes vives. Enfin, les murs recouverts de carrelages travaillés et colorés achèvent de donner à l'ensemble son look si particulier.

Nous n'avons pas mangé dans ce pub, je ne pourrais donc pas vous donner d'appréciation sur ce point. Par contre on y a consommé quelques verres. Lors de notre passage, quatre 'handpumps' (système typiquement britannique de pompes manuelles pour servir la bière depuis des 'casks', ces petits tonneaux dans lesquels on ajoute de la levure à la bière afin qu'elle subisse une deuxième fermentation) étaient alimentées, trois avec de la bière et une avec du cidre artisanal. Nous avons pu goûter deux bières brassées à Edimbourg par la Caledonian Brewery (et donc assez répandues dans les pubs de la ville) : la Deuchars IPA, une excellente blonde fruitée, maltée et agréablement amère; et la Caledonian 80/-, une ambrée foncée plus fruitée et au goût caramélisé de malt torréfié.

The Kenilworth
152-154 Rose Street, EH2 3JD
Tel: +44 131 226 1773

Cheers!

-Antoine

vendredi 9 juillet 2010

“Whisky In The Church” : le samedi.

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Après une courte nuit, mais néanmoins réparatrice, la journée du samedi démarra par un petit déjeuner royal. Michèle et Gérard nous avaient tous deux concocté de délicieuses confitures au whisky. Cela n’y paraît peut-être pas mais l’accord fonctionne souvent à merveille. Mes préférences allèrent à l’abricot au Port Ellen, ainsi qu’à la mangue au Bowmore.


En fin de matinée s’organisa une première expédition afin d’entamer le pillage de la cave de M. Van Zuylen. Bien que le magasin soit relativement petit, les bouteilles y sont entassées par centaines, parfois même empilées un peu trop haut pour être à la portée de tous. Lors du week-end du WITC, les participants ont également la faveur de pouvoir accéder à la cave "secrète" du magasin. Une réserve qui renferme parfois des joyaux inespérés. Après ce premier assaut, il ne fallut pas oublier que l’on nous attendait pour manger. Jean-Marie, en parfait hôte, nous avait invités chez lui afin de partager le repas de midi. Repas qui débuta par une verticale de Lochside au cours de laquelle 6 expressions différentes étaient en concours. A la surprise générale, le grand vainqueur ne fut pas un single malt mais un single grain (pouvant contenir du malt, mais pas obligatoirement à 100%), distillé en 1963, embouteillé en 2010 par l’embouteilleur indépendant "First Cask" et titrant 46.6%. Ce single grain a su nous charmer par sa douceur, son équilibre et sa magnifique alliance de notes chocolatées et exotiques. Après s’être copieusement restaurés, certains repassèrent chez notre caviste hollandais préféré et d’autres retournèrent directement aux bungalows où ceux qui étaient restés sur place, à attendre les derniers arrivants, n’avaient pas perdu leur temps non plus…


A 18h débuta un master class sur le sherry (Xérès), mené de main de maître par notre ami Gérard. La gamme présentée (9 expressions) balayait très largement les différents types de sherry existants, en passant d’un Fino (blanc), très sec aux allures de vin du Jura, à un Pedro Ximenes (brun/rouge), sirupeux, plein de fruits noirs confits, de pruneaux et de café. Cette session a eu le double avantage, pour un néophyte tel que moi, de me faire découvrir l’univers des sherry, ainsi que de mettre en évidence l’apport propre à chaque style lorsque le whisky est vieilli dans ce type de fût. Après cela a eu lieu le traditionnel barbecue géant du samedi soir où nous avons pu nous délecter de bons steaks de bœuf marinés au Laphroaig. Pendant ce repas, diverses vins, bières et cidres fermiers ont été partagés mais la plus grosse claque fut donnée par l’unique (malheureusement) bouteille de 5AM Saint (Brewdog) que j’avais amenée. Pour certains participants, une véritable révélation ! :o) En guise de digestif, ce fut au tour d’une dizaine d’embouteillages de "Malts of Scotland" d’être à l’honneur. Personnellement, aucun flacon n’a relevé particulièrement mon attention. Le repas aurait-il quelque peu surchargé mon palais ? Cela ne m’a toutefois pas empêché de poursuivre les dégustations des différentes drôleries apportées par chacun. C’est alors que le bungalow de nos amis toulousains fut assiégé par une horde d’assoiffés. La table du salon fut vite recouverte d’une quarantaine de bouteilles sorties de toutes parts. Des expressions toutes plus magnifiques les unes que les autres !
Je retiendrai particulièrement :

Un sublime Longmorn 25 yo 'Centenary' (43%, OB, gold label, 1994)
Un grandiose Longmorn 39 yo 1969/2009 (58.9%, G&M for The Mash Tun and KasK)
Un topissime Dailuaine-Glenlivet 27 yo 1966/1994 (45.7%, Cadenhead)
Un excellent Tomatin 40yo 1963/2003 (42.9%, Douglas Laing/Platinuim)


Cette soirée fut grande et intense. J’ai rejoint mon lit aux alentours de 5h30 du matin, à peine fatigué. C’est plus la lumière du jour qui m’a rappelé que 7h plus tard avait lieu la cérémonie à l’église… l’origine première de notre présence à tous en terre batave...

mardi 6 juillet 2010

“Whisky In The Church” : l’arrivée du vendredi

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Né de la collaboration de deux hommes : Jean-Marie PUTZ, fondateur du site et du forum "whisky-distilleries.info" ainsi que M. Van Zuylen, caviste de La Haye à la renommée internationale et aux tarifs ridiculement bas, le WITC est un festival de whisky réunissant de plus en plus de passionnés pour la grande messe du dimanche après-midi dans une petite et fort sympathique église de La Haye. Durant 4h, diverses distilleries, embouteilleurs indépendants et importateurs viennent faire découvrir leurs merveilleux embouteillages pour le plaisir de quelques dizaines de passionnés.


Mais le WITC, c’est aussi les retrouvailles d’une bande de fous. Des amis qui affluent de toute l’Europe (France, Belgique, Pays-Bas, Suisse, Luxembourg, Danemark…) afin de partager un week-end épicurien au cours duquel gastronomie rime avec whisky, générosité avec fraternité.
Pour sa 4ème édition, nos deux organisateurs ont fait fort en réunissant une quarantaine de membres du forum sur le site du "Kijkduinpark", parc de loisir en bord de mer.

Nous décollâmes de Nancy le vendredi matin à 8h tapantes avec mon compagnon porcin, Loïc alias Eub. Située à une demi-heure de route de La Haye, la brasserie De Molen, une des plus réputées des Pays-Bas, n’attendait que nous. Après un "petit" craquage au magasin, nous en avons profité pour faire un tour sur leurs 5 pressions du moment. Deux d’entre elles retiendront notre attention dont leur blanche, absolument magnifique, la meilleure que j’ai pu goûter à ce jour. Malgré les 7,2% affichés au compteur, la bière reste légère et très rafraichissante. Un nez divin qui m’a évoqué la IV Saison, plein de fruits exotiques. En bouche, superbe texture, très fine, une mousse crémeuse, le week-end commence bien ! Notre deuxième coup de cœur fut pour la Rasputin, pleine de chocolat noir épicé, presque poivrée, un régal ! Elle a très bien conclu notre repas qui s’était composé d’un excellentissime pâté de saumon à l’aneth et à la bière, accompagné de salade et de pain à la bière. Nous étions bien tentés de continuer à descendre ces deux beaux fûts mais une mission encore plus importante nous attendait et le brie de Meaux de 3kg commençait à avoir chaud dans la voiture. En arrivant sur le site du parc de loisir, nous constatâmes avec plaisir que la proximité de la mer et la présence de nombreux arbres permettaient d’obtenir un climat parfaitement tempéré. Après l’installation dans nos bungalows respectifs et les étreintes avec nos camarades plus revus depuis trop longtemps, nous nous détendîmes avec un premier verre, le premier d’une longue liste… :o)

Confortablement installés en terrasse, la soirée débuta doucement avec l’arrivée des derniers protagonistes et la table commença à se remplir de bouteilles mais aussi de diverses victuailles en provenance des quatre coins de la France : brie de Meaux, cantal, fourme d’Ambert, St Nectaire, "petit" pain artisanal au levain fait maison, charcuterie corse, pata negra… Pas de quoi mourir de faim. Sans parler de la vingtaine de bouteilles de whisky, ainsi qu’une poignée de bières et quelques bouteilles de vin, venues recouvrir une seconde table.

Côté whisky, mes deux coups de cœur ont été : un Old Speyside 1966, qui n’est autre qu’un Glenfarclas, magnifique exemple de vieux whisky vieilli en fût de sherry; ainsi qu’un Port Ellen 1978 Rare Malts, 20 ans d’âge, excellent embouteillage d’il y a déjà 12 ans, avec sa tourbe délicate et sa belle minéralité. Niveau bière, l’Anosteké fut ma favorite. Superbe petite blonde française, correctement houblonnée et parfaitement équilibrée. En vin, c’est le Collioure de notre Jean-Mi qui m’a le plus plu, très gourmand et intensément fruité (fruits confits). Vers 3h30/4h, mes yeux se ferment, le trajet et la semaine passée ont raison de moi. Mieux vaut se reposer un peu vu ce qui nous attend pour la suite…

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