lundi 30 mai 2011

Soirée Goret : verticale Mikkeller

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La semaine dernière, une subite envie de houblon nous a poussé à descendre 18 des nouvelles single hop de chez Mikkeller. La version Willamette était malheureusement absente, en cause une petite erreur dans la commande, mais j’avais pu la goûter fin avril au fût au Moeder Lambic de Bruxelles. Pour rappel, ces 19 bières ont été brassées avec la même base maltée, les mêmes levures et exactement la même quantité (masse) de houblon.


Le premier constat est que la démarche est fort instructive ! Il est vraiment bluffant de constater qu’en dehors de puissances aromatiques variables, puissances qui ne suivent d’ailleurs pas nécessairement le niveau d’IBU, on retrouve des différences qui évoqueraient plutôt un changement de levure (esters fruités rappelant certaines levures belges ou allemandes) et même un changement de maltage (notes caramélisées plus prononcées, textures et corps différents). Tout ceci alors qu’il n’en est rien, cela viendrait juste du houblon utilisé… là je dis : INCROYABLE !!!
Le deuxième constat, qui dérange un peu, est que qualitativement parlant, notre cher ami Mikkel semble, à mon sens, s’être relativement planté. :( Non pas que ces nouvelles bières ne soient pas bonnes mais très honnêtement, c’est un fait indéniable, sa première série comprenait de véritables tueries telles que les versions Nelson Sauvin, Simcoe et Columbus que je connais bien, alors que celle-ci nous apporte des IPA beaucoup plus discrètes sans être nécessairement plus subtiles. En bouche, cela manque souvent de précision et d’expressivité. Toutefois, quelques unes d’entre-elles sortent du lot comme :

Centennial : très résineuse (sève de pin/écorce d’arbre), un rien mentholée. La plus longue en bouche et d’une remarquable expressivité. Celle qui m’a paru la plus amère malgré ses 66 IBU.

Sorachi Ace : la plus originale, assez semblable à la version de Brewdog avec des agrumes (mandarine), un côté lacté (lait de coco) et floral (bois de santal/eau de rose). 103 IBU.

Citra : très subtile, presque un peu trop discrète avec un magnifique fruité exotique, bel équilibre et bonne amertume. 88 IBU.


Pour vérifier que nous n’avions pas le palais trop fatigué et être sûr de ne pas être passé à côté, on a décidé d’ouvrir une petit bière connue et qui va bien : Mikkeller – Texas Ranger Barrel Aged (porter aux piments Chipotle vieilli en fût de bourbon). Résultat : perception OK et pied d’enfer avec cette beauté !

Le nez, d’une extrême douceur, démarre sur un somptueux mélange entre des notes de vanille, du chocolat et des fruits confits. La bouche possède une texture remarquable, très chocolatée, sur les fruits confits et le bois fumé. En milieu de bouche arrivent des notes piquantes de poivrons rouges fumés. La bière persiste, délivrant en finale des notes torréfiées (café/chocolat) alliées au piquant des piments. Vraiment du grand art ! Une puissance inouïe pour ses 6,6%, un équilibre et une complexité dignes des plus grandes bières noires vieillies en fût que j’ai pu goûter à ce jour.




En attendant la suite des prochaines bombes houblonnées à Mikkel, on se console comme on peut avec quelques Russian River (Pliny the Elder/Blind Pig) fraichement brassées et tout juste ramenées des US par notre pote Romain ! Merci fieu, ça tue !!! :)


-Pierrot






lundi 23 mai 2011

Les vieux malts sont-ils synonymes de "whiskies d’exception" ?

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Bien souvent les gens semblent penser que plus un whisky est vieux, plus il sera bon. A ceux-ci, je dis : "Détrompez-vous !"
Si vous imaginez qu’en achetant un 40 ans d’âge à prix d’or, il sera systématiquement meilleur qu’un 10 ans d’âge à prix raisonnable, alors vous faites fausse route.
Entre les vieux whiskies trop éteints (puissance aromatique faible), ceux à l’astringence boisée trop prononcée ou ceux qui manquent de maturité, même après plusieurs dizaines d’années de vieillissement, les surprises sont parfois consternantes.
Savoir distiller est une chose mais savoir sélectionner ses fûts et contrôler leur maturation dans les chais en est une autre. Et lorsque le whisky est destiné a cohabité avec le bois durant 30 à 40 ans, je vous assure que la part "qualité du fût/maturation" prend amplement le pas sur celle de la distillation.
A l’inverse, il arrive que l’alchimie qui nait de l’interaction entre le distillat, le fût et le climat des chais réussisse à engendrer de vraies merveilles en très peu de temps. Et quand ils sont sans défaut et qu’ils connaissent une maturité suffisamment importante, les jeunes whiskies ont l’avantage de présenter une puissance aromatique et une précision remarquables.
Ce phénomène se présente plus facilement sur les whiskies tourbés (la tourbe masquerait-elle plus facilement les imperfections de la jeunesse ?), comme de jeunes Laphroaig ou Port Charlotte d’à peine 5 ou 6 ans, mais parfois également sur des non-tourbés, tel ce Tamdhu récemment goûté à l’aveugle.


Tamdhu 2004 (6yo) The Ultimate - 60,2%

Le nez dévoile un malt très gourmand et puissant. Nous avons là une superbe alliance rhum/raisin/caramel agrémentée d’une bonne dose d’épices. Ce nez évoque très fortement la crème brûlée et le caramel au beurre.
En bouche, l’attaque est puissante et immédiatement sur le caramel puis revient sur cet arôme de crème brûlée.
La finale est longue et puissante.

Un whisky très gourmand, puissant mais jamais agressif.


Tout ça pour dire qu’il faut se méfier des préjugés et que ni l’âge, ni le coût ne peut déterminer à l’avance de la grandeur d’un malt.

-Pierrot

jeudi 5 mai 2011

Beer in London - Part II : The White Horse

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Pour une fois, on ne pourra pas dire que je commence toujours des 'séries' qui s'arrêtent après un article, car voici enfin la deuxième partie de 'Beer in London', les pubs à ne pas manquer dans la capitale britannique!

The White Horse
 
J'avais d'abord pensé le garder pour plus tard, mais finalement je me suis dit qu'il valait mieux en parler maintenant, puisqu'il s'agit véritablement d'une institution, un pub à visiter absolument, en tout cas un vrai coup de coeur pour moi (et pour mon éminent collègue Pierrot également d'ailleurs).

Le "Cheval Blanc" est un grand pub situé sur Parson's Green, une jolie place idéalement située juste à côté d'un arrêt de métro. Extérieur comme intérieur, l'endroit a su préserver une atmosphère de grandeur, d'élégance et de traditionnalisme. L'imposant bar central en bois recèle quant à lui quelques trésors! En faisant le tour des pompes, on constate rapidement que le côté 'traditionnel' et ancien du pub ne s'applique pas forcément aux bières qui y sont proposées... C'est ainsi qu'à côté des classiques pompes manuelles d'outre-manche, si chères aux défenseurs de la cask ale britannique de la CAMRA, on retrouve aussi d'excellentes bières à la pression. Il est donc possible de déguster, à côté d'une excellente sélection de 'real ales' britanniques, des bières américaines, australiennes et même belges, servies à la pression. A côté de ça, la carte renferme également un bel assortiment de bières en bouteille, dont pas mal de belges d'ailleurs.

C'est ainsi que j'ai notamment pu déguster deux superbes bières des Etats-Unis : la Yéti Imperial Stout, de Great Divide (Colorado) et la Sierra Nevada Bigfoot Barley Wine, de Sierra Nevada (Californie). Yeti, Bigfoot, deux grandes créatures légendaires et deux énormes bières grosses comme deux claques. La première, un imperial stout, est une bière fonceé, titrant 9,5% d'alcool. C'est dense, épais, riche! On pense à du café, à du chocolat, c'est doux mais pas sirupeux, c'est bon et ça se savoure par petites gorgées! La deuxième est aussi une bière à déguster calmement : un 'barley wine'de 9,5% au goût extrêmement puissant, bien amer mais aussi très doux, aux arômes houblonnés intenses...



A côté de la bière, l'endroit est aussi à conseiller pour le menu. Mon magret de canard, 'jus' au vin et gratin dauphinois était très bon, mais la carte recèle d'autres plats tout aussi alléchants, et les beaux jours le pub est réputé pour son menu spécial barbecue (burgers, ...).

Bref, un incontournable si vous êtes de passage à Londres! Il peut paraître un peu éloigné du centre, mais le trajet en 'tube' n'est pas si long et le déplacement en vaut largement la peine.

The White Horse
1-3 Parson's Green
London SW6 4UL
Tel: +44 (0)20 7736 2115
http://www.whitehorsesw6.com
info@whitehorsesw6.com

Cheers!

-Antoine

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