vendredi 28 mai 2010

Mikkeller dit "le brasseur de tueries"

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Le nom de Mikkeller tire son origine de la contraction d’un des prénoms et d’un des noms de ses deux fondateurs. A savoir, Mikkel Borg Bjergsø et Kristian Klarup Keller, deux jeunes brasseurs amateurs danois qui décidèrent en 2006 de quitter leur cuisine afin de s’installer dans une véritable brasserie. Dès la première année, ils se virent catapultés meilleure brasserie danoise ainsi que 5ème meilleure brasserie au monde. Un succès dû à l’audace de ces deux hommes, prêts à se lancer dans le challenge de créer de nouvelles bières, toujours innovantes, parfois extrêmes mais jamais ennuyeuses. C’est en août 2007, pour des raisons professionnelles, que Kristian décroche de l’aventure. Toutefois, Mikkel conserve le nom d’origine, bien décidé à continuer son périple. Depuis cette époque, il a cependant choisi de devenir un brasseur itinérant, sans installation fixe, voguant de brasseries en brasseries (USA, BE, UK…) afin de mettre au point des recettes toutes plus originales les unes que les autres, repoussant sa folie amoureuse de l’extrême toujours plus loin. (cf la "1000 IBU", génialissime au demeurant)

De passage chez De Proef (BE), Mikkel a créé la série "Single Hop". Dix bières possédant une base commune avec pour seule différence : un houblon unique utilisé pour chacune d’entre elles. En bon "hop addict" que je suis, je ne pouvais me permettre de passer à côté de cela. Cette expérience est, en plus d’être originale, délicieusement instructive. Pour avoir posé la question au brasseur, nous savons que les recettes ont été calculées afin d’obtenir environ 100 IBU (International Bitterness Unit) pour chaque bière. L’amertume perçue étant indéniablement différente de l’une à l’autre, nous pouvons déjà conclure que la perception du goût amer en bouche n’est pas qu’une simple histoire de chiffre. A titre d’information, la plupart des bières commerciales ont un IBU d’environ 16, l’Orval est à 29 et la XX bitter à 65. Pour le palais humain, la limite de perception serait aux alentours de 150.


Tomahawk (6.9%)

Le Tomahawk est un houblon américain, issu du Nugget qui est très amérisant et apporte de puissants arômes herbacés.
Au nez : du houblon frais et une touche de litchi laisse place à de la sève de pin, de l’écorce d’orange et quelques fruits rouges (groseilles). Comme d’habitude avec ces IPA, ça éclate de fraicheur, toujours aussi incroyable ! En bouche, grosse amertume en attaque qui persiste tout du long en apportant de divins arômes de zeste d’agrumes et des notes de résineux. La bouche est un peu dure mais le nez est à tomber par terre.


Nelson Sauvin (6,9%)

Le Nelson Sauvin est un houblon néo-zélandais qui doit son nom aux arômes de Sauvignon Blanc qu'il dégage.
Le nez est dominé par une forte odeur de jus de raisin (vin blanc sec et fruité), rehaussé par des notes très précises de cassis.
La bouche est crémeuse. Elle reprend fidèlement les arômes du nez, accompagnés par quelques agrumes. L’amertume est très bien maitrisée.
La finale est longue, amère et fruitée.
A l’aveugle, cette bière doit être très déstabilisante. Une merveille également !


Simcoe (6.9%)

Le Simcoe est un houblon américain, tant utilisé pour ses propriétés aromatiques que pour son amertume.
Plus proche de la Tomahawk, elle m’a paru légèrement moins expressive, moins résineuse et moins amère en bouche. Elle reste toutefois excellente, pleine de houblon et de fruits en tout genre.

Il ne me reste plus que 7 "single hop" à goûter pour finir en apothéose avec la "1000 IBU"… Que la vie est belle ! :o))

Buvez houblonné ! (et j’insiste, pas trop frais, aux alentours de 12°C pour ces bijoux)

-Pierrot

PS : Special thanks to mon pote Romain qui déchire à mort de m’avoir fait goûter à ces tueries intersidérales.

mardi 25 mai 2010

BREWDOG Part II – blondes et brunes

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Etant donné la chaleur qui a régné ce week-end en Lorraine, j’en ai profité pour prendre la tangente bière au détriment du whisky. Belle occasion de poursuivre l’aventure Brewdog… 4 belles bières dont une merveilleuse surprise.

77 Lager (4.9%)

Couleur : or pale.
Le nez, comme la bouche, est sur la céréale, la levure et un léger fruité. Le fond de verre est plus porté sur la brioche. Rien d’extraordinaire mais cela reste une très bonne pils.

5 A.M. Saint (5%)

Couleur : ambrée foncée.
Au nez : explosion de fraicheur, résineux, houblon fruité, ananas frais, malt caramélisé, fruits rouges (framboises fraiches), plastique fondu. En bouche : super présence et bonne amertume, résineux, houblon et fruits rouges. Une finale très longue, amère, fruitée et résineuse. A noter qu’il est remarquable de réussir à brasser une bière à 5% aussi merveilleuse, expressive et complexe. Ma préférée de la gamme côté blonde. Cependant, la "Hardcore IPA" n'est pas très loin derrière elle.

Rip Tide (8%)

Couleur : brune très foncée, reflets rubis et mousse beige.
Au nez : café, réglisse, terreuse, légèrement fumée, pain frais (pointe salée).
En bouche : réglisse, café, salée, presque médicinale.
Finale : salée et torréfiée (amère).
Un très bon stout.

Coffee Imperial Stout (9.5%)

Bière réalisée en association avec "Danish Beerhouse". Présence d’un houblonnage à cru ainsi que d’une maturation avec des copeaux de chêne français.
Couleur : identique à la précédente avec une mousse plus fugace.
Au nez : le côté stout est allié à des relents de houblon (végétal, presque fruité), épicé, presque vanillé.
En bouche : plus équilibrée que la Rip tide, le Dry hopping apporte une autre dimension à la bière. Le café et la réglisse forment une belle alliance avec le houblon.
Finale : légèrement épicée (action du bois ?) et amère (torréfaction et amertume végétale du houblon). Belle bête, pas évidente à décortiquer.

Une fois de plus, nous avons la confirmation que James et Martin ont du talent !

En preview, je peux vous dire que la Tokyo (18.2%) est un très beau produit, présentant une facilité à boire plutôt déconcertante ! :o))

- Pierrot

mercredi 19 mai 2010

La Trilogie Jandrain-Jandrenouille

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Je me rappelle encore de quand j'ai goûté pour la première fois la IV Saison. C'était un beau soir, au Moeder Lambic de Saint-Gilles. On s'était partagé une 75cl avec Fred. Je me rappelle que j'avais bien aimé, mais finalement ça ne m'avait pas retourné plus que ça. Sans doute était-ce à cause de ce qu'on avait goûté avant?

Si je commence en vous racontant ça, c'est parce que tout doucement les bières de la très jeune brasserie de Jandrain-Jandrenouille sont en train de se hisser parmi mes bières favorites! Comme quoi il ne faut pas toujours se fier à une première impression.

La brasserie a été aménagée en 2007 dans une ancienne ferme à Jandrain-Jandrenouille, dans le Brabant Wallon. Les deux brasseurs, Stéphane Meulemans et Alexandre Dumont, travaillent également tous deux pour une société américaine productrice de houblon, basée chez nous à Louvain-la-Neuve. C'est très probablement une des raisons pour lesquelles ils ont décidé d'employer notamment des variétés américaines de houblon dans leurs bières.

IV Saison – Jandrain-Jandrenouille (6%)

La IV Saison est, contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, la première bière de la brasserie. Son nom quelque peu énigmatique s'expliquerait entre autres par le fait que les deux brasseurs ont chacun trois enfants, ce qui fait de cette bière leur quatrième progéniture. Outre cette explication, il y a aussi le fait que la bière est uniquement composée des quatre éléments 'classiques' de la bière : eau, malt, levure et houblon.

Redégustée pas plus tard que vendredi passé, en apéro avant un bon barbecue, cette belle bière blonde dorée impressionne tout d'abord par son merveilleux arôme d'agrumes (citron, pamplemousse). C'est un parfum d'une fraîcheur extraordinaire, qui donne envie de plonger le nez dans la bière... Le goût suit le nez avec cette même fraîcheur citronnée, agrémenté d'une belle amertume contrôlée, toute en finesse mais qui persiste tout de même relativement longtemps en bouche.

C'est léger, incroyablement agréable et rafraîchissant! A noter aussi que si cette bière est très fruitée, elle n'est absolument pas douce pour autant, bien au contraire.

V Cense – Jandrain-Jandrenouille (7%)

La V Cense est la deuxième création des brasseurs brabançons. Pour rester dans la logique au niveau du chiffre, un ingrédient 'secret' a été ajouté à la recette (je ne puis donc malheureusement pas vous en dire plus, je ne voudrais pas trahir le secret ;) ). La bière est cette fois de couleur plus foncée, plus ambrée, et dégage encore davantage d'arômes fruités que sa grande soeur. Au goût, du fruit, énormément de fruit! En tentant de déterminer quel fruit dominait le tout, j'avais d'abord pensé à de la pêche puis finalement je me suis décidé sur la mangue. Tout ça en conservant aussi le côté frais des agrumes qu'avait déjà la IV Saison.

Une belle réussite également donc, plus ronde et plus 'tropicale' que leur première bière.

VI... ? – Jandrain-Jandrenouille (?%)

La dernière bière de la première trilogie de Jandrain-Jandrenouille est déjà prête... Certains ont même déjà eu la chance de la goûter au Moeder Lambic Fontainas qui a déjà eu quelques fûts en primeur, mais qui ont à chaque fois été 'éclusés' en un rien de temps. Je ne fais malheureusement pas partie de ceux qui ont déjà pu la tester (de nouveau raté de peu hier, le fût venait d'être liquidé quand j'ai commandé la bière), mais je peux déjà vous dire qu'il s'agit d'une bière blanche un peu différente des blanches 'classiques' de notre pays : aucune épice n'y est ajoutée, le côté épicé provenant d'un travail avec des houblons aromatiques. On reste donc bien dans la lignée des deux premières bières de la brasserie! Cela reste néanmoins une bière blanche puisqu'elle est brassée avec du froment, qu'elle est trouble et de couleur plutôt pâle. J'ai hâte de goûter ça!

Ah oui, son nom! On ne le connaît pas encore hormis qu'il commencera par 'VI'. Personnellement, je trouve pourtant que pour une blanche, 'VIII Bier' lui aurait bien convenu ;).


Les bières de la brasserie de Jandrain-Jandrenouille peuvent être dégustées au fût ou en bouteille (75cl - le seul format de bouteille actuellement produit par Jandrain-Jandrenouille) chez Moeder Lambic, mais sont également disponibles à la vente dans une série d'établissements listés ici. On peut aussi les dénicher chez NovaBirra et chez ABS Drinks, qui ne sont pas cités dans cette liste. Pour info, je me suis procuré de la IV Saison chez All Dion, qui offre deux verres de la brasserie à l'achat de six bouteilles (24 €).

Santé!

-Antoine

NB : Les amateurs des Cités Obscures auront remarqué les magnifiques étiquettes dessinées par François Schuiten...

dimanche 9 mai 2010

Whisky Fair 2010 : week-end d’anthologie à Limburg.

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Pendant le week-end des 24 et 25 avril 2010 a eu lieu la 8ème foire aux whiskies de Limburg (D). Comme chaque année, le temps fut splendide, grand soleil et ciel bleu. A croire qu’il n’y a pas de place pour la pluie et les nuages pendant le Whisky Fair. De par le nombre de bouteilles présentes (plusieurs milliers, dont plusieurs centaines très rares) mais aussi le nombre d’amateurs et de collectionneurs présents (plusieurs milliers également), cet événement est sans conteste le plus grand festival de whisky au monde. Ce fut une grande première pour moi, et même si je m’y étais préparé, ce fut un choc !

Nous sommes donc samedi matin, il est 11h, les portes s’ouvrent. En pénétrant dans le bâtiment, je mesure toute l’ampleur de ce festival. Malgré l’expérience acquise en 3 ans de dégustation, je me sens totalement perdu face à un tel choix de bouteilles. Heureusement que je retrouve mes camardes du forum "whisky-distilleries.info" qui me prennent en main afin de m’orienter dans mes choix. Grâce à eux, je vais pouvoir faire un premier tri et goûter aux choses les plus intéressantes.

Le fonctionnement du festival est simple : l’entrée est de 8€, verre compris, et une fois à l’intérieur, chaque dram est payant. Ainsi, tous les participants peuvent avoir accès à l’intégralité des flacons. Les prix peuvent varier de 2 à 50€ les 2cl (voire plus), comme pour cette mythique bouteille, tant convoitée par les amateurs et reconnue par beaucoup comme l’un des meilleurs embouteillages ayant vu le jour :

Springbank 12 yo OB 57,1% (2400 bouteilles)
(importé par Samaroli au début des années 80)




Lorsque l’on goûte sur place, la dose versée est de 2cl ou 4 pour les grosses soifs :o). Mais les drams sont souvent partagés à plusieurs afin de tester encore plus de whiskies. Outre le fait de pouvoir goûter sur place, il est très répandu, et fort conseillé, d’échantillonner les whiskies dans des petits flacons, pour pouvoir en profiter plus tard à la maison, au calme et dans des conditions plus propices à la dégustation. En dehors de ces nombreuses bouteilles ouvertes, on peut également acheter des flacons, nouveautés d’embouteilleurs indépendants ou vieilleries hors de prix. Là aussi il y en a pour tous les goûts.

Après avoir repris mes esprits, je me lance en faisant un premier tour du salon. Au passage, j’en profite pour m’inscrire sur la liste des personnes désireuses d’une dose du Springbank Samaroli, car cette bouteille ne sera ouverte que lorsque 20 personnes se seront manifestées. Je commence aussi par goûter quelques drams, dont un excellent vieux Lagavulin 15yo à 45% en carafon céramique, ainsi qu’un vénérable Macallan 1938 qui s’est révélé fort agréable. Puis, je profite d’autres stands pour commencer à échantillonner quelques malts : Ardbeg des 70’s, Bowmore des 60’s et autres bontés… La journée suit son cours et les malts défilent dans mon gosier, Macallan 1961, Lochside 1964, Longmorn 1971, Strathisla 1960… Autant dire qu’il n’y a pas de quoi s’ennuyer. :o))

Le temps passant plus vite qu’on ne le voudrait, la fermeture du salon approche. Toutefois, la journée n’est pas pour autant terminée pour les passionnés que nous sommes. Après être allés diner à droite à gauche par petits groupes, nous nous retrouvons autour d’une table à la terrasse de la Villa Konthor (bar à whisky de Limburg). C’est à ce moment-là que débute ce qui est communément appelé "les soirées off". Autour de cette table sont réunis amateurs et professionnels du monde du whisky, et pendant cette soirée défile un flot incessant de bouteilles plus merveilleuses les unes que les autres. Entre autres, un Glendronach 18yo Prestonfield House malt 1970, viandé, mineral et très marqué par le sherry, un Lochside 1966/1992 Gordon&McPhail CC, sur le miel, la noisette, les épices et l’écorce d’orange, ainsi qu’un Spingbank 10 yo carafon céramique, très fin, sur la gomme, légérement tourbé, floral et très complexe. A la fermeture du bar, il est temps pour nous de rejoindre l’hôtel. Mais l’aventure n’est pas finie car notre ami Patrick nous conduit jusque dans sa chambre, afin de contempler ses fabuleuses acquisitions. Gérard, mon camarade de chambrée, est avec nous, ainsi qu’un illustre inconnu qui a suivi le mouvement. Au cours de la discussion, nous nous apercevons que cet inconnu n’est autre que Thomas Ewers, le créateur de "Malts Of Scotland" (nouvel embouteilleur indépendant) ; un homme vraiment bluffant, d’une gentillesse et d’une humilité surprenante. La discussion s’oriente vers les embouteillages de Thomas, qui sort alors de sa besace son tout nouveau Laphroaig 1996 embouteillé en 2010. Un jeune Laphroaig comme je les aime, très propre, médicinal, tourbé/fumé avec de très belles notes de pamplemousse rose. Un très bon dram pour conclure cette soirée mémorable, qui s’achève lorsque le cadran indique 4h10 …

Levé à 8h30 avec une faim de loup, douche rapide et razzia sur le buffet du petit déjeuner. Un petit déjeuner à l’allemande : fromage, œufs, bacon, tout ce qu’il faut pour tenir le coup jusque midi. J’adore ! A 10h, au garde à vous pour l’ouverture des portes. La journée commence plutôt bien avec la rencontre d’un collectionneur, et non moins amateur, qui sort de son sac une mystérieuse bouteille sans étiquette. Le liquide qu’elle contient est joliment coloré, ambre foncée. Il émane de cette bouteille une aura comme seuls les flacons antiques savent en dégager. Son propriétaire nous présente alors une feuille imprimée justifiant de l’achat d’un lot de deux Glenfiddich 1956 aux enchères. Pas de doute, la bouteille que nous avons sous les yeux est bien celle qui figure en photo sur le papier. Ce monsieur fort aimable me fait l’honneur de verser une rasade du précieux contenu dans mon verre. Un whisky d’une concentration monstrueuse, une maturation en fût de sherry comme Glenfiddich a su en faire à l’époque et qui a fait sa renommée : plein de fruits secs, de fruits rouges confits, de café, de chocolat noir, d’épices… C’est bon, très bon et restera un de mes meilleurs souvenirs du festival. A l’instar du temps qui passe, mon budget fond comme neige au soleil, et je me retrouve plus tôt que prévu sans un sous en poche. Quoi qu’il en soit, j’ai déjà bien profité du festival et rien n’empêche mes compagnons de me faire découvrir leurs trouvailles dont un sublime Longmorn 1970 de 40 ans, embouteillé par "Alambic Classique" : très rond, épicé et très fruité. La journée s’acheve en terrasse à boire quelques bières, histoire de se réhydrater. :o) Après les au revoir, nous retournons à l’hôtel pour un repos bien mérité avant le retour du lundi matin. Je rentre jusque Nancy, des images plein la tête. Le retour à la réalité va faire très mal…

Prochaine étape, le "Whisky In The Church", fin juin à La Haye (NL), avec un petit crochet par le magasin de "De Molen" !

- Pierrot


PS : Je tiens à remercier l’ensemble des personnes rencontrées avec qui j’ai pu discuter et partager quelques drams. Tout particulièrement Gérard et Patrick qui furent mes guides et sans qui je n’aurais pas pu passer un aussi merveilleux week-end. La chambre d’hôtel est d’ores et déjà réservée pour l’année prochaine. A bientôt les amis !

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