mercredi 13 novembre 2013

Brassigaume 2013

4 commentaire(s)
 
C'est la saison des festivals de bière! A peine trois semaines après le Borefts, j'étais déjà reparti en vadrouille dans le sud de notre pays pour le non moins illustre Brassigaume, à Marbehan.

Principalement axé sur les petites brasseries belges, le festival s'ouvre cependant de plus en plus sur l'étranger aussi (avec tout de même la volonté de garder une proportion plus importante de belges). Cette année, sur les vingt-quatre brasseries présentes, cinq étaient italiennes, deux britanniques et une française.

J'avoue d'ailleurs m'être assez bien concentré sur les italiennes! Des têtes bien connues (Toccalmatto), connues mais pas encore assez (Elav) et d'autres que je ne connaissais pas du tout (Amiata, Piccolo Birrificio Clandestino Livorno, Del Forte)...

Toccalmatto, plus besoin de me convaincre, cause gagnée d'avance. Je regrette juste un peu la gamme qu'ils avaient choisi de ramener : beaucoup de barley wines assez forts en bouteilles et la Grand Cru au fût (une bière style triple belge). Peut-être pour ne pas brusquer trop le public belge, souvent plutôt frileux aux styles étrangers? Heureusement ils avaient tout de même embarqué leur magnifique Zona Cesarini (servie au cask) ainsi que la black IPA B-Space Invaders (au fût). Une nouveauté aussi, la Tabularasa, une sympathique saison titrant 6%.


Elav, j'avais déjà testé quelques unes de leurs bières en bouteilles en Sicile (disponibles chez Auchan!) et chez moi (grâce à l'excellent Malting Pot à Ixelles) et j'étais curieux de découvrir toute la gamme. Avec six bières différentes au fût, il y avait de quoi goûter! Et tout était vraiment très très bon... Particulièrement apprécié l'Indie Ale, la Punks Do It Bitter et la Techno Double IPA. Ah et puis n'oublions pas la Aeresis Black Ale qui a agréablement remplacé le café du dimanche matin...


Amiata, c'est une de mes plus belles découvertes du festival. La Contessa est une excellente Pale Ale houblonnée à l'américaine, super aromatique, qui se boit comme du petit lait (même si je bois jamais de petit lait)! J'ai failli passer à côté de la San Niccolo, à cause de son "étiquette" (de pompe) avec St Nicolas/Père Noël qui me laissait croire qu'il s'agissait d'une bière style Noël (sucre/épices/etc.). En fait pas du tout! Il s'agit plutôt d'un stout assez sec et très porté sur le café torréfié! Bref tout ce que j'aime, heureusement qu'un de mes alcoolytes avait eu la bonne idée d'en prendre un verre et de me faire goûter.


Clandestino, c'était sympa mais faudra que j'y revienne, j'avoue avoir moins étudié la question. Et Birrificio del Forte, c'était pas trop ma tasse de thé, je dois bien l'avouer (oui, du thé, j'en bois parfois, en tout cas plus souvent que du petit lait).




Les britanniques étaient très sympa aussi. Deux brasseries, mais sur un seul stand. Et d'ailleurs, la seconde (Townhouse) ne proposait qu'une seule bière : la Chinook, une bière légère (4%) et bien houblonnée (au Chinook évidemment). L'autre brasserie, Tigertops, faisait déguster trois de ses bières : Golden Hop, Hoptober et une autre noire dont j'ai oublié le nom! Toutes assez sympa, légères dans le style britannique mais généreusement houblonnées aux houblons US.


Côté belges, pas vraiment de découvertes mais plutôt un petit tour des brasseurs qu'on aime bien et dégustation de quelques chouettes bières en leur compagnie. Incontournable pour moi depuis cet été, la Simcoe Lager de la brasserie Sainte Hélène était un passage obligé. Super légère (3,5%) et très aromatique, une superbe bière de swaaaaf à déguster au seau en plein soleil. Bon, les conditions n'étaient pas vraiment réunies à Brassigaume donc je me suis contenté d'un petit verre... Une petite Trouffette Belle d'été de la Brasserie de Bastogne, plus forte que la précédente (6%), mais qui se boit tout aussi facilement... Bière trouble avec des arômes levurés rappelant une blanche, ainsi que d'agréables notes d'agrumes. Dégustation comparative de deux brassins de Petite Gayoulle avec Manu de Novabirra. La dose de houblon a été revue à la baisse sur la deuxième version, je lui préfère pour ma part la première, un poil plus amère. Pour finir, je citerai la brasserie de Jandrain-Jandrenouille, ou on a passé un bon moment avec Alexandre, le brasseur, à divaguer sur des sujets assez improbables (il était notamment question de la construction d'habitations a partir d'abris de jardins empilés les uns sur les autres...?), tout en goûtant des bières qui ne figurent pas dans la gamme 'classique' de la brasserie : la Yuzu-Uijin, blonde légère au citron yuzu et la Belga Corner, une blonde à 6,5% au profil assez classiquement 'belge', avec tout de même une certaine fraîcheur apportée par les houblons qui lui donne une petite touche originale. Sympa mais la gamme classique (IV Saison, V Cense et VI Wheat) reste largement supérieure! Mention spéciale aussi au Stout Rulquin, résultat d'un mélange de Rulles Brune et de Gueuze Tilquin. Les levures sauvages ont bouffé toute la Rulles, le résultat est une sorte de gueuze brune assez acide et explosive!



Au-delà des bières, il faut aussi mentionner l'ambiance exceptionnelle de ce festival. On était à trois a venir en train de Bruxelles et on avait eu la bonne idée de faire un pré-festival dans le train (près de 2h30 de trajet, faut bien tuer le temps!), donc à l'arrivée à Marbehan on était déjà bien 'chauds'. Après une petite marche revigorante jusqu'au site du festival, ou le monde était déjà au rendez-vous alors qu'il était à peine 15h30, nous sommes rapidement aller planter nos tentes dans le camping "Alaska" jouxtant le festival (quelle merveilleuse chose que d'avoir un camping à côté d'un festival de bière!!!).  De retour sous le chapiteau, nous avons retrouvé Romain, notre quatrième compère du week-end, pris nos verres et jetons et directement commandé une bière. Tout s'est ensuite enchaîné, on retrouve des copains, on s'en fait des nouveaux (on a passé la soirée à causer avec un couple de Brésiliens en plein 'Beer Trip' en Europe), on déguste les bières du festival mais aussi celles ramenées dans leur sac par l'un ou l'autre... Avant d'aller s'effondrer dans la tente et de se relever quelques heures plus tard... Un petit tour dans le village histoire de s'acheter un cramique à la boulangerie et de le manger sur le chemin du retour vers le chapiteau. Arrivée pile poil quand le festival se remet en route, et c'est reparti pour un tour, alors que tous les brasseurs ne sont même pas encore arrivés. Tout se terminera comme ça a commencé, par un sympathique post-festival dans le train, cette fois partagé avec nos voisins de banquette!



Santé!

-Antoine

jeudi 24 octobre 2013

Borefts Beer Festival 2013 - Part II

2 commentaire(s)
 
Résumé de l'épisode précédent : le Borefts Beer Festival, c'est pas si loin, c'est agréable, on peut faire du vélo et il y a plein de bonnes bières. D'ailleurs, on en était resté la : les brasseries présentes et leurs bières. Après Fyne Ales et The Kernel, voici le reste de mes coups de coeur du festival.

    Les Français de la Brasserie du Mont Salève étaient là, avec leurs bières et... d'excellents fromages de leur région! On trouve de très bonnes choses chez eux, notamment la Mozaïc Black Bitter, Black IPA qui titre seulement 3,5% et qui prouve qu'on peut faire une bière légère qui a pourtant beaucoup de goût! Autre style, dont je ne suis pas spécialement amateur parce que bien souvent trop sucrés et écoeurants : les Barley Wines. Mais celui du Mont Salève (10,5%) m'a vraiment bien plu. Pas trop sucré, houblonné sans être très amer et avec un caractère 'bretté', comme du lambic, qui lui donne une certaine fraîcheur et rend l'ensemble plutôt digeste.


    Inconnue au bataillon pour ma part, la brasserie espagnole Laugar a convaincu pas mal de monde lors du festival avec son Imperial Stout Aupa Tovarisch décliné en quatre versions vieillies en fûts différents. La version Calvados était vraiment superbe! A surveiller de près... Autre brasserie espagnole présente, Naparbier, dont j'ai uniquement goûté leur American IPA : la AKER. Rien de révolutionnaire, mais très sympa. A noter que Laugar partageait le 'Struise Trailer' avec les Struise Brouwers, sorte de remorque à tireuses permettant de débiter une trentaine de bières différentes. J'avoue avoir quasiment fait l'impasse sur ces derniers d'ailleurs, me concentrant sur les brasseries "non-belges", mais je n'ai quand même pas résisté à me prendre une petite Black Berry Albert (aka Black Damnation I), parce que c'est quand même fort bon.



    Bon, au tour des Italiens à présent. On ne présente plus Toccalmatto, probablement le plus illustre représentant de ce beau pays, présent ici avec des classiques indétrônables comme la Zona Cesarini ou la Surfing Hop (servies au 'cask'!). Egalement disponible, une collaboration avec les anglais de Buxton : la Hops Crime, sorte de Pale Ale ultra-houblonnée, un peu décevante par rapport à leur production habituelle. La brasserie Brewfist proposait quant à elle un bon échantillon de sa production avec notamment l'excellente Spaceman IPA et la Green Petrol, leur black IPA.

    Last but not least, comme on dit, les organisateurs de l'événement : la brasserie De Molen. Difficile de faire son choix à leur stand, vu le nombre impressionnant de bières différentes proposées - pas moins de 16, dont environ la moitié étaient des Imperial Stouts... C'est d'ailleurs dans cette catégorie que j'ai pioché mes différents choix. D'abord la Moord & Brand Balsamico qui, comme son nom l'indique, est un stout passé en fût de vinaigre balsamique. Le résultat est pour le moins surprenant! J'avoue avoir aimé, mais ce n'était pas le cas de tout le monde... Bon, j'admets que le côté vinaigré était fort présent en fin de bouche et qu'il y a encore du boulot pour équilibrer un peu le bazar, mais l'idée de l'association Imperial Stout/Balsamique est très intéressante! En deuxième lieu je dois absolument citer la Kopi Luwak, brassée avec des graines de café ingérées puis chiées par le luwak, une civette indonésienne. Super bizarre mais vachement bon! Fallait en profiter, car De Molen a décidé de cesser la production de cette bière après avoir appris que la production de ce café pouvait impliquer une maltraitance animale... Mais je suis certain qu'ils arriveront à faire quelque chose d'au moins aussi bon avec un autre café! Le dernier de la liste était un peu la 'star' du festival, un stout vieilli en tonneau (ayant contenu quoi? Je l'ignore...) avec des cerises. Je dis 'star' car il s'agissait d'une édition fort limitée, dont une petite partie seulemnt était débitée au fût en fin d'après-midi du samedi. Ce n'était néanmoins pas selon moi leur plus grande réussite. Sympathique mais pas au même niveau que certaines de leurs productions plus 'régulières'. Faut aussi avouer qu'à l'heure ou le fût a été percé, mes papilles gustatives n'étaient plus vraiment à leur 'top niveau'...


Finalement, je ne retiendrai qu'un seul point négatif : le vélo. Comment ça, j'ai déjà cité le vélo comme étant un des points forts? Oui mais ça c'était pour l'aller! Le retour a été un petit peu plus, disons, douloureux... Eh oui : bières (beaucoup de) + vélo + noir (la nuit y a moins de soleil et en plus si on trouve pas comment allumer son phare...) = danger. Après, plus de rires que de mal heureusement (surtout pour les autres qui ne sont pas tombés), mais faut faire attention quand même! J'y retournerai en tout cas avec grand plaisir l'année prochaine (peut-être avec des roulettes enfant sur mon vélo cette fois!).


Gezondheid!

-Antoine

vendredi 18 octobre 2013

Yeast is the new Hops

0 commentaire(s)
 
Ils remettent ça, pour notre plus grand bonheur : la chaîne de supermarchés Delhaize vient de sortir une nouvelle série de bières en 75cl : les 'Special Yeast'. Et oui, exit les variations sur le houblon, Delhaize embraie le pas à Mikkeller (notamment) en proposant quatre bières brassées selon la même recette SAUF la levure, différente pour chacune d'entre elles. Sans doute brassées par De Proefbrouwerij (tout comme la 'Yeast Series' de Mikkeller d'ailleurs...), les différentes versions se nomment :

  • Monk - Fruity Touch : levure belge
  • Englishman - Clean Touch : levure britannique
  • German - Smoky Touch : levure allemande
  • Brett - Funky Touch : levure 'sauvage', comme pour le lambic


Impatient d'ouvrir ces bouteilles et de goûter (particulièrement la Brett)! En vente dans les supermarchés Delhaize, toujours au prix fort raisonnable de 3,79€ la bouteille.

Santé!

-Antoine

jeudi 10 octobre 2013

Borefts Beer Festival 2013 - Part I

2 commentaire(s)
 
Appâté par mon pote Romain, je me suis enfin décidé à bouger jusque Bodegraven, aux Pays-Bas, pour participer au fameux Borefts Beer Festival organisé par la brasserie De Molen. C'était la cinquième année consécutive qu'ils l'organisaient, et je m'en veux maintenant terriblement de ne pas y avoir été plus tôt! Pourquoi?

1) Ben c'est pas si loin que ça, cette affaire! Bon, évidemment c'est une question de perspective. De Bruxelles en tout cas, il ne faut pas plus d'1h30 en voiture pour rejoindre Bodegraven (ou Gouda, dans mon cas, à 7km de la, ou mon hôtel se situait). Certains ont préféré l'option train, en partant de Charleroi et en passant via Liège : figurez-vous que c'est beaucoup plus long!

2) Le cadre est fort sympathique! Bon, déjà j'étais tout excité car je faisais les 7 derniers kilomètres séparant mon hôtel du moulin de Bodegraven en vélo. On peut en louer partout pour pas cher là-bas : à l'hôtel, à la gare... Et toutes les routes sont aménagées, quand on n'est pas carrément sur des routes propres aux cyclistes le long des canaux. Pour ne rien gâcher il faisait super beau. Arrivé au moulin, je gare mon vélo et me dirige vers l'entrée du festival. Il est midi, je suis pile à l'heure.

3) Les brasseries présentes et leurs bières, évidemment! C'est quand même un peu pour ça qu'on est la, finalement. Et la, on peut dire qu'il y a de quoi déguster! Je vais juste vous causer des britanniques pour commencer, on gardera les autres pour un autre article :


Après avoir été chercher mon verre et mes jetons, je me suis précipité vers le stand de Fyne Ales, ma brasserie écossaise fétiche! En plus, au vu de la liste des bières de la plupart des autres brasseries, c'est un bon choix tactique : leurs bières sont les plus légères en alcool et c'est donc un point de départ idéal. Découverte du festival : la Superior IPA, véritable jus de fruits exotiques! Bien apprécié également les Fladda Rock et Fladda Rock'n'Roll, deux variantes d'une même bière avec juste la levure qui diffère : la seconde avait fermenté avec une souche de levure belge, ce qui lui conférait un caractère tout à fait à part. Une déception par contre : la Jarl, que je connais bien et apprécie en général énormément, était servie trop tiède et trop plate... D'ailleurs c'était un peu le cas de toutes les bières servies au cask... Sans doute à cause de la configuration de l'endroit et l'impossibilité de placer les tonneaux dans un endroit frais. Ceci pouvait malheureusement donner une image négative des bières de Fyne Ales à ceux qui ne les avaient jamais goûtées, alors que quand elles sont servies de manière optimale elles peuvent vraiment être fantastiques!

The Kernel! Quel bonheur de retrouver Evin et sa bande ici. The Kernel est une de mes brasseries préférées, point de passage obligé quand je suis à Londres. Pour l'occasion, ils avaient ramené quelques bonnes petites choses, un bel éventail de ce qu'ils produisent dans leur arche de chemin de fer : des blondes bien houblonnées, des foncées pleines de caractère et des légères acidulées. C'est chez eux que j'ai dégusté LA bière du festival : la Imperial Brown Stout Glen Spey Whisky Barrel Aged, un Imperial Stout vieilli en fût de whisky Glen Spey (10,3%). A vrai dire, le festival regorgeait littéralement d'Imperial Stouts, quasiment tous les brasseurs en proposaient et souvent plus d'un. Mais j'ai trouvé celui de The Kernel vraiment parfait. On sentait bien l'apport du whisky, mais c'était tout en finesse, bien intégré dans l'ensemble. Les Pale Ale et India Pale Ale étaient très bien aussi, comme d'habitude, et la bière spéciale Borefts - une sorte de Berliner Weisse aux framboises - était assez intéressante, fruitée et acidulée. Pratique pour nettoyer le palais! A noter qu'ils avaient également une version sans framboises que je n'ai pas goûtée.

(To Beer Continued...)

-Antoine

vendredi 30 août 2013

La plus petite brasserie de France serait-elle la meilleure ?

0 commentaire(s)


C’est au Roulier, lieu-dit appartenant à la commune du Val d’Ajol (88), que Nadine a décidé de monter sa micro-brasserie. Ok, ce n’est pas forcément la meilleure mais une chose est sûre, elle fait partie de ceux qui osent le plus ! Elle ose autant dans le concept, pas de bières génériques (one shot only), que dans les recettes aux profils affirmés. 

Basée en pleine nature au beau milieu des Vosges, le lieu est vraiment très plaisant. Il faut dire que Nadine a bien agencé son petit coin… Charmante terrasse, les pieds dans l’herbe, on y propose une série de jeux sur le thème de la bière. Jouxtant la terrasse, un bâtiment sur deux étages dont le rez-de-chaussée devrait accueillir la brasserie dans un futur proche. Le 1er, quant à lui, nous dévoile une petite pièce aménagée façon Blind Pig : petit comptoir, étagères, table, bancs, ancestral babyfoot, tireuse portative et frigo. Le parquet rustique aux lattes disjointes vient ajouter au cachet de la pièce, renforçant cette irrépressible envie de s’envoyer des pintes à gogo, chanter gras en se frottant la panse et danser sur la table.

Après un petit topo sur le brassage et son installation (pico de 70l), direction la terrasse pour l’épreuve hydraulique ! Enfants et conducteurs eurent droit à la l’excellente limonade maison au sureau, et les gros à quelques choppes de mousse. Pensant repartir en début/milieu d’après-midi pour la sieste des gosses, il n’en fut rien. D’une part parce que nous n’avons pas su refuser la dizaine de boutanches défilant devant nos groins, d’autre part en raison d’un irréductible porcelet ayant troqué ses quelques heures de sieste contre un plongeon dans la fontaine sacrée, celle qui alimente la brasserie !!! En fin d’après-midi, il nous fallut tout de même prendre congés du Roulier, effort quasi surhumain à l’instar du départ de l’île des plaisirs des 12 travaux !

Niveau bière, je le savais déjà mais j’affectionne particulièrement la production de Nadine qui va vers des produits au caractère affirmé, où on ne lésine pas sur la came (tant au niveau malt, houblon que levure) et pour lesquels il vous reste un souvenir après les avoir descendus. Le seul reproche à apporter serait une rondeur parfois un peu trop marquée à mon goût et une saturation en CO² un poil trop élevée sur certains styles comme les stouts. Pas grand-chose en-soi mais il faut bien que je trouve une bricole à redire sans quoi je vais finir par me faire taxer de fayot… Si je ne devais en retenir qu’une, ce serait la Joyeuse APA à 4.5% dispensée au fût, parfaitement dans le style et vraiment délicieuse avec ses arômes de tarte à l’abricot et son agréable rondeur maltée. L’ensemble est soutenu par une amertume parfaitement dosée et intégrée à merveille ! De quoi faire pâlir plus d’un ricain qui se respecte…

Le dicton du jour : Au Roulier, viendez-y nombreux, on en repart heureux !

Longue vie à toi, Nadine, et à la brasserie du Roulier ! Et encore merci pour l’accueil !


-Pierrot

mercredi 31 juillet 2013

Brussels Beer Project

1 commentaire(s)
   
Un mois après, avec un peu de recul, je reviens sur l'événement organisé au Brass par le Brussels Beer Project. En très gros résumé pour ceux qui étaient en orbite autour de Pluton ces derniers mois, Olivier de Brauwere et Sebastien Morvan ont lancé un projet de brasserie a Bruxelles et créé quatre prototypes de bières avec le brasseur de Bier Anders. De ces bières, une seule devait être choisie par le public, invité à voter par le biais de cartons de bière lors de plusieures dégustations 'intimes' et d'un événement final, plus grand, le 29 juin dans les anciens bâtiments de la brasserie Wielemans-Ceuppens à Forest. On sait depuis lors que c'est la Delta qui a obtenu le plus de suffrages - une bière blonde relativement amère et surtout très aromatique (Smaragd et Citra), dans la lignée très tendance des IPA à l'américaine. Je partage l'enthousiasme général pour cette bière qui est un bel exemple du style et une addition bienvenue dans le paysage brassicole belge, mais j'avoue avoir personnellement voté pour la Gamma, plus originale à mon sens. Cette dernière était une bière plutôt brun-rouge, au nez légèrement vineux et à la saveur aigre-douce, sorte d'hybride entre une vieille brune flamande et une 'double' d'abbaye. Les deux autres bières étaient bien faites mais sans grand intérêt ni originalité. Quelques photos d'ambiance du début de la soirée du 29 juin :



  






 


Maintenant que la Delta commence à faire son apparition dans pas mal de bars bruxellois, il reste a suivre l'évolution du projet des deux lascars d'implanter une véritable brasserie sur le sol bruxellois. La prochaine étape serait visiblement de lever des fonds par un système de financement participatif - on parle d'un million d'euro! On peut dire qu'Olivier et Sébastien voient très grand très vite! Niveau marketing/publicité, il faut bien admettre qu'ils ont réussi leur coup puisqu'on ne parlait plus que d'eux alors même que personne n'avait encore pu goûter une seule de leurs bières...



Santé

Antoine

jeudi 27 juin 2013

Bierfestival Het Lindeke (Op Weule)

0 commentaire(s)

  
Il n'y a pas si longtemps, je publiais un article sur le blog de Bierebel à propos d'un sympathique café de Woluwé-Saint-Lambert : le Bistro Op-Weule. Peu de temps après, le premier Bierfestival Het Lindeke se tenait justement en ces lieux... Ce festival s'étalait sur deux jours, les samedi 8 et dimanche 9 juin.

Découvert un peu par hasard quelques jours avant l'événement, il fut rapidement décidé qu'une petite visite s'imposait le samedi soir! Préférant suivre le principe du Zythos Bierfestival que celui du Week-End de la Bière (Grand-Place), un petit verre a dégustation (12cl) était remis à l'entrée en échange d'une caution de 3 EUR. Excellente idée puisque ce système permet de goûter davantage de bières différentes sans se retrouver trop vite dans un état scandaleux.

Niveau organisation, pas mal du tout, surtout pour une première. Quelque 180 bières étaient réparties par styles sur différents stands, une partie dans un bâtiment à l'arrière du centre et l'autre dans un chapiteau dressé pour l'occasion sur le terrain adjacent. Pas mal de petites brasseries peu connues étaient représentées, ce qui permettait de faire quelques découvertes intéressantes. Les plus grosses structures étaient bien sûr la aussi, avec quelques bonnes choses en stock aussi. Quelques exemples :

Saison 1858 (6,4%) - Brasserie du Bocq

La nouvelle Saison de la brasserie du Bocq. Initialement méfiant au vu de certaines de leurs productions, je dois bien reconnaître que cette Saison 1858 a été une agréable surprise! Déjà goûtée en bouteille, elle était ici proposée au fût. Fraîche, légèrement amère et un peu douce : elle est plus dans le style de la Saison St-Feuillien que de la Saison Dupont.

Lambic au fût (Environ 5%) - Boon

Un lambic jeune de Boon servi à la pompe. Amusant de voir le serveur, visiblement pas habitué à servir ce type de boisson, s'acharner à tenter de faire mousser l'affaire...

Carrousel (6%) - De Vlier

La découverte du festival en ce qui me concerne. Je n'avais encore jamais rien goûte de la brasserie De Vlier, je me suis donc rattrapé en goûtant ici pas moins de quatre de leurs bières. Trois d'entre elles étaient assez moyennes, mais la Carrousel sortait clairement du lot avec son houblonnage aromatique et sa fine amertume. Très agréable et fraîche, une bonne bière d'été (s'il arrive un jour).

Rodenbach Foederbier (6%) - Rodenbach (Palm)

Déjà goûtée lors du Zythos Bierfestival, je n'ai pas résisté à en reprendre une ici! Superbe bière acidulée aux arômes de fruits rouges bien présents.



Bonne soirée donc, dans une ambiance conviviale et détendue! Espérons qu'ils remettent ça l'année prochaine, en attendant je ne peux que vous conseiller d'aller boire un verre ou deux au Bistro Op-Weule!

Santé!

-Antoine

lundi 13 mai 2013

Un brassin au Paradis

12 commentaire(s)
 

Samedi matin, au lendemain d’un concert "mouvementé" dans le village voisin, Marjorie Jacobi de la Brasserie du Paradis, ou tout du moins Cyril (son assistant), eut la gentillesse de nous accueillir, mon copain Romain et moi, à Blainville-sur-l’Eau, petite ville meurthe-et-mosellane où est situé son Brewpub.

Au menu du jour : brassage d’une IPA façon Goret !

Il y a quelques temps déjà, Marjorie nous avait adorablement soumis l’idée de faire un brassin ensemble. Le moment venu, elle nous fit l’immense plaisir de nous laisser le soin de composer la recette. Nous partîmes donc sur une IPA comme on aime chez les Gros, faiblement voltée et houblonnée à taquet :

85% Pils
15% Munich 
Mash à 68°C 
FWH 250g Chinook
20min 700g Citra
5min 900g Nelson
Whirlpool 400g Nelson + 600g Citra 
Levure US-05

En sont sortis les 400l prévus à la densité visée de 1050, soit un rendement honorable de 75%. Le compteur annonce 60 IBU auxquels s’ajoutera un petit dry-hopping à 5g/l. Tout semble s’être plutôt bien déroulé pour une première, je vous laisse donc admirer le travail en images…

 Première étape, le concassage avec un bazar qui démoule sa grand-maman et qui nous a passé les 90kg en quoi, 20 minutes ? Le top !




La cuve de chauffe de 550l qui servira à la fois à chauffer l'eau pour l'empâtage et à réaliser l'ébullition, équipée de son petit brûleur de 70kW !


 La pompe qui va bien, sans qui on fait rien !








La cuve d'empâtage avec son faux-fond et le fourquet pour homme qui nous change de nos jouets en plastique.

















Le réverdoir qui fait tampon entre la filtration et l'ébullition.

La partie tant attendue du houblonnage en cours d'ébullition, voyez la dose porcine qui sera intégrée au bon jus !

Dernière étape avant ensemencement, des plus cruciales, sanitation du fermenteur, refroidissement du moût à travers ce joli refroidisseur à plaques et on balance la sauce !


Encore un fois, un grand merci à Marjorie ainsi qu’à Cyril de nous avoir permis de réaliser cette superbe expérience. Merci aussi de nous avoir pas mal laissé les manettes au cours du brassage. Plutôt déstabilisant de prime abord, l’opération fut en fin de compte très jouissive et fort instructive. Une seule interrogation subsiste, c’est quand qu’on recommence ??? :)

-Pierrot

PS : vivement qu’on la boive !

jeudi 2 mai 2013

Toer de Geuze 2013

1 commentaire(s)

 
Quel bel événement que ce Toer de Geuze! Si en plus le soleil est au rendez-vous, comme c'était le cas le dimanche 21 avril, on s'approche de la perfection...

Ayant rejoint les festivités seulement vers 13h, le programme se devait d'être moins chargé que lors de notre dernière participation, en 2009, lors duquel nous avions écumé pas moins de cinq gueuzeries. Cette fois-ci, nous nous sommes sagement (?) limités à deux, ainsi qu'un petit passage au café In de Verzekering Tegen de Grote Dorst pour terminer en beauté.

Première destination : Hanssens, à Dworp (Beersel). Déjà au programme en 2009, nous y sommes retournés cette année pour pouvoir déguster quelques lambics 'expérimentaux' habituellement non commercialisés en Belgique... Mais avant ça, un bon petit verre de lambic directement tiré du fût, offert par la maison! C'est un lambic relativement jeune, donc plutôt doux, relativement
calme niveau acidité. Une excellente entrée en matière avant d'entamer sérieusement les hostilités...

Avec la bière suivante, le Hanssens Lambic Experimental Cassis, on change radicalement de style! Si vous avez déjà goûté la Oude Kriek Hanssens, on est ici tout à fait dans le même registre : acidité très marquée, vinaigrée presque... Du coup un peu difficile à réellement apprécier pour ma part. La Experimental Raspberry qui a suivi était, quant à elle, nettement plus abordable : toujours bien acide, mais sans pour autant effacer les autres arômes de la bière. Le nez est magnifiquement fruité et le goût de framboise est bien présent en bouche. La dernière de la série est celle qui a remporté le plus de suffrages. Il s'agit de la toute nouvelle Schaarbeekse Kriekenlambiek (pas encore d'étiquettes sur les bouteilles). Le nez est bien 'cerisé' et le fruit domine la bouche également. Un rien plus acide que la framboise mais (heureusement) bien en dessous de la Cassis. Une superbe bière!

Notre deuxième choix s'est porté sur la gueuzerie Tilquin, première visite pour nous chez ce jeune producteur de gueuzes et lambics. Avant de faire le tour des installations, on se fait d'abord plaisir avec une assiette de cochon à la broche accompagné d'une Quetsche Tilquin à l'ancienne. Ce lambic a été additionné de quetsches (prunes) d'Alsace, ce qui lui confère une jolie couleur rose trouble. Heureusement, la comparaison avec une Hoegaarden Rosée s'arrête la! Sèche, agréablement acidulée (on est loin ici de l'exubérance de certains produits de chez Hanssens) et subtilement fruitée : tout est bien équilibré, le fruit est bien intégré, "fondu" dans le lambic et ne domine pas au goût. C'est vraiment une très bonne bière, très bien faite.

Après une balade digestive entre les tonneaux dans lesquels repose le divin breuvage, un petit verre de lambic nous est offert. Il s'agit d'un assemblage de lambics différents, non refermenté et donc plat, contrairement à une gueuze. L'assemblage, tiré des fûts au moyen d'une pompe manuelle - à la manière d'une cask ale britannique -, était délicieux! La bière présentait en effet un bel équilibre entre une légère acidité, un peu de douceur, un peu de boisé... Très désaltérant!

De retour au soleil, nous décidons de prendre un dernier verre chez Tilquin avant de continuer notre périple. Notre choix se porte alors sur le Meerts; une sorte de bière légère obtenue en rinçant une seconde fois les drèches ayant déjà servi à un premier brassin. Le résultat donne un liquide jaune citron très trouble. C'est frais, léger (3,6%) et citronné, plus houblonné aussi et plus amer que le lambic classique. Personnellement, j'adore : un truc à boire au seau au soleil, en préparant un barbecue...

On quitte ensuite Tilquin, direction Eizeringen. Une vingtaine de minutes plus tard, nous atteignons notre destination : In de Verzekering Tegen de Grote Dorst (littéralement : "A l'Assurance contre la Grande Soif"). Ce petit café de village reconverti en temple de la gueuze ouvre uniquement le dimanche matin, ou lors d'enterrements par exemple (il est situé juste en face de l'église). Aujourd'hui il est bien entendu ouvert toute la journée pour accueillir les visiteurs du Toer, c'est donc l'occasion rêvée d'aller y prendre un petit verre. En rentrant dans l'établissement, on a l'impression de changer d'époque. La déco semble ne pas avoir bougé depuis plusieurs décennies. On décide toutefois de s'installer à la terrasse afin de profiter encore un peu du soleil qui nous aura accompagnés tout l'après-midi.

A la carte, quasiment que des gueuzes, krieks et autres lambics. Beaucoup de raretés également, y compris des millésimes des années 80... Nous décidons malgré tout de rester raisonnables et commandons une cruche de 'Oude Lambiek' Girardin. A la dégustation, on est très loin du jeune lambic avec lequel on avait démarré chez Hanssens, ou même de l'assemblage de Tilquin. Ici le breuvage a clairement eu le temps de macérer durant des années dans le tonneau, au contact du bois, et de s'imprégner des arômes et saveurs de celui-ci. C'est très tannique, boisé à l'extrême et donc assez écoeurant au final... On retrouve même certains arômes proches de ceux d'un vieux whisky. Expérience très intéressante, mais ce serait difficile d'en boire des litres. C'est là qu'on prend vraiment conscience de l'intérêt de réaliser des assemblages de lambics de différents âges afin d'en faire une boisson équilibrée.

Après cette sympathique dernière étape, le moment de rentrer au bercail était malheureusement déjà arrivé. Dommage que le Toer de Geuze ne soit pas organisé tous les ans! Une chose est sûre (ha ha) : rendez-vous en 2015!


Santé!

-Antoine

PS : Thanks à Mike et à sa joyeuse bande pour la bonne humeur et le Glen Urquhart 8 ans d'âge des années 70!

Auteurs à succès