mardi 19 octobre 2010

Bière et vieillissement : l’Orval.

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Durant ma prime jeunesse, mes deux amours furent la Fritz(brau) et la Burg(brau). Jeune étudiant sans le sou, le temps était à la biture, pas de place pour la grande bière… Quelle époque, mes amis ! Enfin, comme dirait l’autre, "autres temps, autres mœurs". Cela ne m’a pas empêché de prendre quelques grosses claques, d’ailleurs assez fortes pour, un jour, réussir à me faire basculer du côté "clair" de la force.
Mon premier direct du droit me fut administré chez un voisin de mon père. D’origine allemande, le type nous sortit deux bières, une blanche et une blonde (lesquelles ? Paulaner certainement). Quelle ne fut pas ma surprise lorsque ce liquide doré irrigua mes papilles, un pur délice ! Mine de rien, ce premier choc remonte maintenant à une dizaine d’années… Mon second, un crochet du gauche, me fut envoyé en Belgique lors d’une fête médiévale au cours de laquelle, après quelques heures de bons et loyaux services, on m’accorda à volonté Chouffe et Mc Chouffe au fût. Par une belle journée ensoleillée d’été, que du bonheur ! Puis, il y a de ça 4 ans, un uppercut du droit au cours de l’anniversaire des dix ans d’une association d’amis. Un soir d’octobre, un bac d’Orval plongé dans une fontaine en pierre au beau milieu des Vosges. Bu à même le goulot, accompagné de fondants au munster, ce fut une parfaite interprétation du nectar et de l’ambroisie !
L’Orval étant un de mes grands coups de cœur de "jeunesse", je lui devais bien un article. Il serait un peu mentir que d’affirmer qu’elle est ma trappiste préférée car tout ceci dépend beaucoup du cadre et de l’humeur, mais je peux vous assurer qu’elle est la trappiste qui me fait le plus souvent envie.

Bière tout bonnement inclassable, sa bouteille en forme de quille renforce son côté unique. Elle étonne par sa faculté à bien vieillir malgré un profil plutôt pas fait pour (couleur claire, faible taux d’alcool). C’est pourquoi nous avons souhaité organiser une dégustation comparative d’Orval âgés d’environ 1 à 5 ans. Notre choix a été de goûter du plus jeune au plus âgé, afin d’observer l’évolution dans le temps.

Orval – Brasserie de l’Abbaye d’Orval (6.2%)


L’aspect fut, à peu de choses près, identique pour chaque bière. De couleur orangée, sa mousse est blanc cassé et abondante.

Embouteillé le 10/12/09
Nez :
terreux, poussière, cidré (pomme), noisette, une touche minérale.
Bouche (un poil chaude) : cidré/poiré, pointe acide, finale légèrement amère.
Commentaire : un Orval jeune assez classique et fort bon.


Embouteillé le 10/12/08
Nez :
fruits compotés cuits au four (pomme, poire, abricot). Le fruité m’évoque celui d’une Nelson Sauvignon (Mikkeller) en moins exubérant, terreux en fond.
Bouche : attaque légèrement citronnée, plus moelleuse et moins amère que la précédente.
Commentaire : un nez fantastique et une bouche arrondie.

Embouteillé le 11/12/06
Nez :
champignon, liège, léger fruité (fruits cuits), acide.
Bouche : carbonation plus faible que les deux précédentes, pomme séchée. Fin de bouche pâteuse.
Commentaire : mauvais vieillissement à mon sens, le nez en témoigne.

Embouteillé le 08/12/05
Nez :
complexe et fondu, fruits jaunes, acidulé, poiré, côté Orval (terreux) adouci, légèrement boisé.
Bouche : carbonation faible, moelleuse, une pellicule farineuse recouvre la bouche, mi-acide mi-amère. Rétro-olfaction sur la poire.
Commentaire : très bel exemple de vieillissement avec un nez superbe et un ensemble assez subtil.


Les bières ayant été dégustées dans deux verres différents, nous avons pu constater l’influence de ceux-ci. Tous deux très bons, le premier verre de type "beer sommelier" s’est révélé très précis mais son opposant du type "calice"(Chimay) nous a séduit par le fondu et l’harmonie qu’il apportait au nez.
Mon ordre de préférence irait dans le sens :
2 – 1 / 4 (des profils différents mais des plaisirs équivalents) – 3 (hors concours, problème de vieillissement)

En conclusion, je pourrais dire que nous avons constaté que l’Orval vieillissait très bien, même après 5 ans de mise en bouteille. Toutefois, je pense que mes goûts actuels tendraient à préférer un vieillissement de deux à trois ans tout au plus. Je suis tout de même curieux de voir ce qu’un Orval de 10 ans pourrait donner…


-Pierrot

lundi 11 octobre 2010

Une Pale Ale dans un Pub Irlandais à Ljubljana

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Il arrive que de temps en temps je sois envoyé à l'étranger pour le boulot. C'est pour moi à chaque fois l'occasion d'essayer de trouver des produits locaux à déguster, particulièrement de la bière, vous vous en doutez! Et pas plus tard qu'en ce début de semaine j'ai profité d'un court séjour à Ljubljana pour tenter d'en savoir un peu plus sur les bières slovènes...

En faisant un peu de recherches préalables, je suis rapidement informé que deux bières de type pils sont à la tête du marché slovène : les 'rivales' Union et Laško (deux marques détenues en réalité par une seule et même compagnie). Je pousse un peu plus loin, ne voulant croire que la Slovénie n'a rien de plus à me proposer, je continue mes recherches et je tombe sur un article mentionnant la 'première microbrasserie digne de ce nom en Slovénie', la Human Fish Brewery. Tirant son nom d'une ravissante créature vivant dans les eaux souterraines des grottes slovènes, la Human Fish Brewery est située à Slovenj Gradec, dans le nord du pays, pas tellement loin de la frontière autrichienne. Fondée en 2008 par un Australien installé en Slovénie, la brasserie produirait pour le moment quatre bières différentes : une Pale Ale, une IPA, une Stout et une Irish Red Ale. Je trouve même une adresse ou aller tester l'une de ces bières au fût à Ljubljana : le Patrick's Irish Pub (très couleur locale, n'est-ce pas?).

Le Patrick's Irish Pub, situé dans le centre de la charmante petite ville de Ljubljana, se révèle un endroit fort sympathique. Situé dans une 'cave' accessible par un escalier depuis la rue, l’endroit propose une carte des bières assez éclectique et internationale. On y trouve notamment, à côté des pils locales et de la Human Fish Pale Ale, des bières belges comme l’Orval ou la gamme des Chimay ; des tchèques comme la Bernard ; des britanniques comme la London Pride ; ou encore des américaines de la brasserie Flying Dog. Carte alléchante donc, mais il faut faire un choix. Celui-ci s’est naturellement porté en premier lieu sur la Human Fish, plus difficile à dénicher à Bruxelles que l’Orval.

Human Fish Pale Ale - Human Fish Brewery (4,35%) [Slovénie]

Cette bière n’a pas de britannique que son verre (le traditionnel ‘Nonic Pint Glass’ qu’on retrouve dans tous les pubs), le créateur de cette pale ale ambrée s’est clairement inspiré de ce qui est brassé de l’autre côté de la Manche. C’est malté, légèrement doux, et avec des notes d’agrumes apportées par le houblon, qui confère également une agréable amertume à la bière. C’est pas mal, assez rafraîchissant, mais à mon sens cette bière n’atteint pas encore le niveau de certaines pale ale britanniques excellentes. Il faudrait pouvoir goûter les autres produits de la brasserie afin de se faire une opinion sur l’ensemble de ce qu’ils brassent, mais le pub ne les proposait malheureusement pas. En bref, quelque chose à suivre et qui vaut de toute façon la peine d’être goûté si vous passez dans le coin !

Patrick’s Irish Pub
Prečna Ulica
Ljubljana 1000,
Slovenija

Santé!

-Antoine

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