vendredi 30 décembre 2011

Beer in London - Part IV : Craft Beer Co.

1 commentaire(s)
 
Même si la fréquence des posts a pas mal diminué ces derniers temps, je ne voulais pas attendre 2012 pour publier le 100e post de Malt In Pot! Et oui, on y est, cet article est le centième du blog, depuis sa création en avril 2009. Pour fêter ça, je vais vous parler d'un superbe pub pour 'beer geeks' à Londres, qui a ouvert ses portes en juin 2011 : le Craft Beer Co. Je sais, c'est encore une histoire de pub et de bière britannique. Et bien oui, vous l'aurez compris maintenant, j'adore les bières britanniques ainsi que les lieux dédiés à leur consommation! J'y retourne d'ailleurs pas plus tard que ce week-end et ne manquerai pas de faire un tour du côté de Leather Lane, ou se trouve le Craft Beer Co...

Dès son ouverture, et peut-être même déjà avant, le Craft Beer Co. est devenu un passage obligé pour tout amateur de bière qui se respecte de passage à Londres. Pourquoi?

16 'cask ales' (bières servies à la pompe manuelle) disponibles à tout moment, provenant d'excellentes brasseries britanniques du style de Thornbridge, Magic Rock, Fyne Ales, Dark Star...

21 bières de partout dans le monde servies au fût, dont pas mal de Mikkeler, Nogne Ø, mais aussi du lambic, de la kriek, des bières des Struise Brouwers...

Et, comme si tout ça n'était pas déjà amplement sufffisant : + de 300 bières en bouteille, également des quatre coins du globe (enfin, plus de certains coins que d'autres). On y trouve notamment les bières de The Kernel, de Cantillon, des bières US, encore des Mikkeler (dont la Black et la Texas Ranger Barrel Aged)...

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais pour moi ça justifie carrément le voyage jusque Londres! Le seul problème avec ce genre d'endroits, c'est que c'est impossible de goûter un peu de tout ;)

Niveau pratique, le pub est situé au numéro 82 de Leather Lane, à deux pas des stations de métro Chancery Lane ou Farringdon. Il comporte deux étages, avec en bas le bar, quelques tables et tabourets, ainsi qu'un peu d'espace debout; et en haut plus de places assises. Quand nous y étions passés, en juillet, il y avait autant de monde à l'extérieur qu'à l'intérieur (debout, pas de terrasse). Si vous allez y faire un tour, levez les yeux au plafond quand vous êtes au bar, le miroir est assez impressionnant.



Bon, comme le veut la tradition : bonne année ("et surtout une bonne santé hein!") 2012 à tout le monde! Pour ma part je vais fêter le passage en 2012 à Canterbury (une heure plus tard que si j'étais resté en Belgique donc, dingue hein?), dans un 'brewpub' bien sympathique : le Foundry Brewpub. Je vous en parlerai plus que probablement très bientôt!

Santé!

-Antoine

mardi 29 novembre 2011

The Kernel Brewery

6 commentaire(s)
 
Après avoir divagué, il y a trois semaines, au sujet de bières américaines dégustées à Bruxelles, je vais maintenant passer de l'autre côté de la Manche (encore une fois, me direz-vous, mais j'aime tellement cette Grande-Bretagne, ses pubs, ses bonnes bières et ses bons whiskies!) pour vous parler d'une minuscule brasserie qui fait pourtant pas mal parler d'elle dans le monde des 'beer geeks' de la planète entière : The Kernel Brewery.

Etablie en septembre 2009 au Sud-Est de Londres (tout près de Tower Bridge), cette petite brasserie est au départ l'oeuvre de Evin O' Riordain, qui travaillait comme fromager avant de se lancer dans le brassage. Evin n'avait jamais travaillé dans une autre brasserie avant de se lancer, il a simplement appris le métier chez lui, en tant que brasseur amateur! Et pourtant, il n'a pas mis bien longtemps à se créer une renommée internationale... (Comme quoi, c'est possible! Peut-être que bientôt les bières de Pierrot se disputeront le top 50 de ratebeer, qui sait?)

L'arche de chemin de fer dans laquelle se cache la brasserie
Si vous êtes de passage à Londres un samedi, je vous recommande en tout cas chaudement la visite de la brasserie. Déjà rien que pour sa situation, dans une des arches du chemin de fer dans un coin perdu du Sud de Londres (enfin, perdu... on n'est jamais qu'à 10 minutes à pied du Tower Bridge), qui est assez pittoresque. La brasserie est vraiment très petite, tout tient quasiment dans deux minuscules pièces. En plus il partage l'arche avec un fromager, ce qui réduit encore l'espace disponible. Heureusement il y a tout de même assez de place pour permettre d'installer deux pompes à bière, permettant ainsi de déguster deux de leurs bières au fût. Il faut savoir que c'est assez rare de les dénicher au fût ou au 'cask', l'essentiel de la production est mis en bouteilles de 33 et 50 cl. C'est donc en soi une autre bonne raison d'aller jusque la! Et s'il en fallait encore plus pour vous convaincre, sachez que tout l'assortiment en bouteilles est en vente à emporter, ou à déguster sur place au même titre que les bières au fût.

Parlons en d'ailleurs, de l'assortiment. Il n'y a pas à proprement parler de gamme fixe chez The Kernel, on peut juste être certain qu'il y a toujours des IPA et des Stouts/Porters fraîchement brassés disponibles. Le truc d'Evin et de ses potes, c'est en effet les pale ales amères et houblonnées (avec des houblons US/NZ) et les bières foncées qui ont fait la réputation de Londres au XIXe siècle.

Voici un petit aperçu de quelques-unes de ces bières que j'ai pu goûter :

Porter (6,8%)

Un excellent exemple de ce type de bière! Sec mais crémeux, torréfié mais pas extrêmement, on est plus sur le chocolat que sur le café. Il descend super bien, vraiment très agréable à boire.

Abbey Red Ale (4,5%)

Une très bonne ale rouge, dominée par un houblon aromatique sur les agrumes. C'est frais, léger, amer (modérément), sec et très désaltérant. Je n'y retrouve pas le côté 'belge' d'une bière d'abbaye que la levure aurait pu lui apporter, mais ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre.

Saison (7%)

Au nez, juste après l'avoir servie, j'ai vraiment eu l'impression que j'aurais affaire à une saison du style de Dupont. Après l'avoir goûtée, cependant, cette impression s'est rapidement estompée. On a pourtant bien la sensation de boire une bière belge, probablement à cause de la levure, mais plutôt du style 'triple' (genre Westmalle)... Un goût fruité, de levure belge, fort et assez écoeurant... C'est probablement la bière de The Kernel qui m'a le plus déçu.

India Pale Ale Citra (6,5%)

J'ai déjà eu l'occasion de goûter celle-ci à plusieurs reprises, et elle peut varier assez bien d'un brassin à l'autre. Les premières que j'avais dégustées, achetées début 2011, étaient de fameuses tueries; par contre les dernières en date - acquises en juillet - étaient maheureusement bien en dessous. Mais quand elle est au top, cette IPA est parmi les meilleures que j'ai bues, avec un excellent équilibre entre amertume et fruité exotique (mangue/agrumes).

India Pale Ale Black (6,9%)

Egalement une de mes préférées de chez The Kernel, une très belle Black IPA. Très fruitée et rafraîchissante, tout en étant bien sèche et torréfiée! Plus récemment, une version plus forte est sortie sous le nom de 'Double Black' (à ne pas confondre avec celle des Struise Brouwers). Pas eu l'occasion de la goûter, mais d'après ce que j'ai pu lire ça et la, ça vaut le détour...

India Pale Ale '100' Centennial (10,1%)

Cette IPA bodybuildée est le centième brassin de la brasserie, d'ou le choix du houblon entrant dans sa composition. Pour ma part, je dirais même qu'on a passé le stade des IPA et qu'on est plus dans le style des Barley Wine. En effet, l'IPA 100 est assez proche d'une Stone Old Guardian Barley Wine par exemple. Très amère, assez douce, très aromatique, résineux, elle colle au palais et est un peu lourde. C'est un peu trop extrême pour moi, pas vraiment le style que j'affectionne le plus...

London Brick - Red Rye Ale (6,1%)

Brassée en collaboration avec les autres brasseries londoniennes Dark Star et Redemption, la London Brick est pour moi la meilleure Kernel que j'ai pu goûter jusqu'ici. Des arômes d'orange sanguine, de pamplemousse, de cassis... Super fruitée, mais aussi dotée d'une belle amertume contrebalancée par une légère douceur : un équilibre parfait! Dommage qu'il n'y en ait plus... :(

Le petit magasin/bar à l'entrée de l'arche (non ce n'est pas moi le gars en short)

Bref, si tout n'est pas à se taper le cul par terre, c'est rarement mauvais et c'est souvent bon, voire même très bon! Pour savoir ce qui est disponible à la brasserie, il suffit de consulter leur site avant d'y passer. En dehors de Londres, il n'est pas encore très facile de s'en procurer, vu la taille de la brasserie. Quand je leur ai rendu visite en juillet dernier, il était question d'un déménagement dans un avenir relativement proche afin d'augmenter la capacité. D'ici là, surveillez le site de Beermerchants qui en stocke régulièrement et qui livre hors Royaume-Uni depuis quelques mois.

Cheers!


-Antoine

mardi 8 novembre 2011

Moeder Lambic VS Stone

3 commentaire(s)
 

C'est un événement assez extraordinaire qui était organisé au Moeder Lambic Fontainas le week-end du 16 au 18 septembre dernier. En effet, ce n'est pas tous les jours qu'un brasseur américain débarque dans notre petit Royaume avec dans ses bagages un bon gros paquet de fûts (et de bouteilles) afin d'envahir un café bruxellois le temps d'un week-end! Car ce n'est pas moins de 30 bières différentes qui étaient proposées, toutes au fût et ce, simultanément! Pour rendre cela possible, l'équipe du Moeder avait mis les petits plats dans les grands : rue barrée devant le café et terrasse étendue sur toute la petite place Fontainas; stands de nourriture asiatique et de saucisses britanniques (terribles!); mais surtout : 20 pompes supplémentaires afin de pouvoir accueillir les 30 bières Stone tout en continuant à proposer un large éventail de bières belges. L'espace d'un week-end, le Moeder Lambic Fontainas s'est donc retrouvé avec pas moins de 66 pompes à bière, toutes alimentées!

Je m'y suis bien évidemment rendu dès le vendredi soir, avec quelques a(l)colytes, afin de pouvoir goûter un maximum de ces bières du Nouveau Monde. Chacun commandait des bières différentes et puis on faisait tourner les verres. Ce petit système nous a permis de tester près de 25 des 30 bières disponibles, tout en restant - relativement - raisonnables... (Greg Koch, le brasseur californien, avait quant à lui choisi - fort judicieusement - de passer en revue toutes les bières à base de lambic à la carte).



Ce qui fait l'intérêt des bières Stone - leur goût puissant - peut aussi devenir 'problématique' quand on se lance comme mission d'en goûter autant en une seule 'session'. En effet, le palais est assez vite fatigué (ou 'ruiné', selon les termes de Stone) par les assauts impitoyables de la lupuline! Les premiers verres sont donc assez logiquement ceux dont on profite le mieux. Par la suite, ce sont surtout les 'bières de destruction massive' (et il y en a quelques-unes dans la gamme!) qui marquent les papilles. Heureusement pour nous, nous avions prévu le coup et démarré la dégustation par les plus 'subtiles' - Pale Ale, Levitation IPA, IPA...) avant de s'attaquer à du plus lourd (on s'est cependant très vite retrouvés dans la seconde catégorie :) !).

Les bières qui m'ont le plus marqué lors de cette sympathique soirée sont les suivantes :

Stone Ruination IPA (7,7%)

C'est la version plus 'musclée' de leur IPA. Elle porte ce joli nom car son amertume houblonnée est censée ruiner le palais dès les premières gorgées!
Son nez est d'un fruité exotique/agrumes absolument incroyable. En bouche, c'est très puissant, fruité (toujours sur les fruits exotiques) et évidemment bien amer, mais sans pour autant être aussi redoutable que ce que l'on pourrait craindre à la lecture de son nom et de son taux d'IBU (100+). L'amertume résineuse, végétale est en effet tempérée par une relative douceur - attention, ce n'est pas sucré hein, ça reste sec mais en même temps rond.
C'est vraiment une excellente bière, que j'avais déjà eu l'occasion de goûter en bouteille et qui m'avait à l'époque mis une belle claque! C'est une des mes IPA préférées, si pas vraiment ma préférée.
A noter qu'une version 'double dry hopped' existe aussi. Elle était très bien également, mais j'avais déjà le palais trop ruiné quand je l'ai goûtée, j'aurais donc du mal à décrire la différence entre les deux versions.

Stone Sublimely Self-Righteous Ale (8,7%)

On est ici dans le registre des Black IPAs, c'est-à-dire des bières foncées (très foncées, quasi noires quoi, d'où le nom!) avec en plus les caractéristiques houblonnées des IPA américaines. Le mélange s'avère assez surprenant et très réussi! C'est comme un stout, avec des notes de café torréfié, mais en même temps super fruité. L'amertume, assez puissante, vient à la fois du houblon et du malt torréfié.

Stone 15th Anniversary - Escondidian Imperial Black IPA (10,8%)

Même registre que la Self-Righteous, mais en version monstrueuse. Le taux d'alcool est boosté à près de 11%, la texture est plus épaisse, soyeuse... C'est fort, mais c'est surtout fort bon!

Il y en a plein d'autres qui valent le coup, je voulais juste pointer celles qui m'avaient le plus fait plaisir et que j'ai envie de reboire rien qu'à écrire ces lignes. Heureusement je ne suis pas reparti les mains vides : avec mon ami Grégoire nous nous sommes offerts une petite caisse de bouteilles de bières de la brasserie que nous allons très bientôt pouvoir entamer!!

Santé!

-Antoine

vendredi 16 septembre 2011

Un cochon qui brasse, c’est pas forcément dégueulasse

3 commentaire(s)
  
Bonjour à tous chers amis !

Si vous ne m’avez pas vu publier d’article depuis quelque temps, c’est que mon emploi du temps s’est quelque peu étoffé… Entre autres, je me suis essayé au brassage de la bière, comme ça, pour le fun, dans ma cuisine.
Ainsi, en début d’année, je jouais l’apprenti brasseur chez mon copain Romain. Puis il y a de ça 3 mois, je m’équipais chez mon tout récent distributeur brouwland (La Capsule) pour brasser de mes propres ailes.

Pourquoi me suis-je mis à brasser ? Tout simplement pour une chose : pouvoir disposer à tout moment de bières "fraiches" d’un style que j’affectionne tout particulièrement mais qui reste malheureusement très difficilement trouvable par chez nous : les American IPA ! Certainement mon style de bière favori, autant à déguster qu’à boire comme un goret.

Et alors, le brassage, comment ça marche ?
Tout d’abord, il ne faut pas perdre de vue quelques points cruciaux :

- Bien préparer/planifier son brassage, de sorte à ne pas avoir la surprise qu’il manque un ingrédient, un ustensile ou de ne pas savoir comment procéder pour une étape en particulier. Il convient également d’élaborer une recette en fonction du style de bière désirée.
- Avoir constamment une hygiène irréprochable, de manière à éviter toute contamination bactérienne possible.
- Etre patient, car il faut savoir attendre le temps nécessaire à l’aboutissement de chaque étapes (refroidissement, fermentation…).

Techniquement, voici le déroulement du brassage amateur à la maison :

1. Le concassage : A l’aide d’un moulin, le but est de diviser chaque grain en plusieurs fragments afin de faciliter l’extraction des sucres. Après concassage des grains, nous obtenons ce que l’on appelle la "mouture".







2. L’empâtage : Cette étape a pour but d’extraire les sucres contenus dans les grains concassés. Pour cela, nous réalisons une infusion. Pour des raisons de simplicité et parce que cela fonctionne très bien, nous nous contenterons d’une infusion monopalier (méthode anglaise) à une température donnée (65 à 68°C) pendant un temps donné (60 à 90 min). Le mélange de l’eau chaude et de la mouture est appelé la "maîche".

3. La filtration (avec recirculation) : Bien souvent, les cuves d’empâtage sont munies d’une vanne et d’un système de filtration (faux-fond, tresse, manifold…). Si ce n’est le cas, il faudra verser la maîche dans le système adéquat. Dans un premier temps, le moût récolté présente un aspect trouble en raison des farines qu’il contient. Il est nécessaire de le réinjecter délicatement sur le gâteau de drêches (filtre naturel) fraichement formé, jusqu’à ce qu’il devienne suffisamment limpide à votre goût. Une fois tout le moût vidé de la cuve, il faut fermer la vanne pour passer à l’étape suivante.

4. Le rinçage : Il a pour but d’augmenter le rendement en récupérant le plus de sucres possibles encore contenus dans les drêches. Deux méthodes existent, le rinçage continu (fly sparge) et le rinçage "pas continu" (batch sparge). A vous de tester et de choisir, mais pour l’instant, je pratique le batch sparge. Une fois l’eau de rinçage chauffée aux alentours de 78°C (attention à pas dépasser 80°C), versez-la en intégralité sur les drêches et laissez reposer 10 à 15 minutes. Il vous faudra ensuite procéder exactement de la même manière que pour la filtration avec recirculation.

5. L’ébullition : Avant toute chose, il est à préciser que l’ébullition est l’étape pendant laquelle est traditionnellement ajouté le houblon. Mais sachez qu’il peut aussi être incorporé au cours d’autres étapes du brassage comme l’empâtage (Mash Hopping), la filtration (First Wort Hopping), le refroidissement (Hop Back), la garde en cuve (Dry Hopping)… en gros, n’importe quand ! ;) Le second rôle de cette ébullition va être d’éliminer par évaporation tous les composés indésirables ayant pu se former au cours des étapes précédentes tel que le DMS (sulfure de diméthyle), ainsi que d’obtenir ce que l’on appelle la "cassure à chaud" (précipité de protéines). Pour cette étape, il suffit de porter le moût à ébullition pendant au moins 60 minutes.

6. Le whirlpool : Il est facultatif dans un premier temps si votre cuve d’ébullition ne dispose pas de vanne. Son principe est de débarrasser le moût de la cassure à chaud et de divers résidus provenant du houblon. Pour cela, le moût est mis en mouvement dans la cuve grâce au fourquet de façon à créer un tourbillon, puis laissé au repos environ 20 minutes. Ainsi, par force centripète, les résidus solides vont s’agglomérer au fond de la cuve. Il ne restera plus qu’à la vider en prenant soin de ne pas transvaser le fond.

7. Le refroidissement : Il doit être le plus rapide possible afin d’éviter l’apparition de composés tel que le DMS, mais aussi pour obtenir une bonne cassure à froid (précipité de protéines) qui joue un rôle dans la limpidité de la bière. Dans le cas des fermentations hautes, la température finale doit être comprise entre 18 et 25°C. En cas de température trop basse, l’activité serait ralentie et si la température était trop élevée, les levures risqueraient de ne pas résister. Pour cette étape, il existe différents procédés tels que le bain-marie (mélange eau/glace), le serpentin, l’échangeur à plaques ou à contre-courant…

8. La fermentation : Le principe est de transformer les sucres contenus dans le moût en alcool et en CO2 à l’aide de levures. Pour cela, il suffit d’ajouter au moût la dose adéquate de levures et de les laisser travailler pendant une semaine dans un fermenteur. A l’issue de cette première fermentation, il est conseillé de transvaser délicatement la bière dans un autre fermenteur, en prenant soin de laisser le fond de levures mortes, cassure à froid et autres résidus. Patientez ensuite au minimum 2 semaines en fermentation secondaire afin que la bière s’affine et que les sucres fermentescibles susceptibles d’avoir échappé à la primaire se soient transformés intégralement.


9. Le conditionnement : Une fois la fermentation achevée, il est temps d’embouteiller. Inutile de rappeler que comme chaque chose en contact avec le moût après ébullition, tout doit être impeccablement nettoyé et désinfecté ! A ce stade, la bière est plate. Nous allons donc devoir ajouter une faible quantité de sucre afin d’assurer la refermentation nécessaire à la prise de mousse en bouteille. Pour cela, la dose communément admise est de l’ordre de 7g/l. Faites bouillir le sucre dans un fond de votre bière et incorporez-le au reste du brassin, remuez et embouteillez.

10. La dégustation : Après un minimum de 2 semaines de garde à température ambiante, votre bière devrait être convenablement carbonatée, à vous de goûter ! Si elle est bonne, il y a de grandes chances que j’y sois pour quelque chose. En revanche, si elle est atroce, je n’y suis absolument pour rien ! ;)

Afin de ne pas terminer avec un article ennuyeusement long, je n’ai malheureusement pas pu vous décrire la manière de procéder dans de plus amples détails, ni de vous expliquer le pourquoi du comment de chaque étape. Pour ceci, je ne peux que vous recommander la lecture du livre de J. Palmer, "How To Brew", certes en anglais mais très abordable.
Par ailleurs, je tiens tout particulièrement à remercier, en plus de mes amis qui m’ont aidé à me lancer dans le brassage, tous les membres du forum "brassage amateur" qui sont de très bons conseils en plus d’être fort sympathiques.

En conclusion, je voudrais insister sur le fait que brasser soi-même de la bière de bonne qualité en petite quantité est loin d’être insurmontable. Grâce à une bonne préparation, de la rigueur et en comprenant un minimum ce que l’on fait, il est facile d’arriver à ses fins. Donc si vous être réellement motivés, n’hésitez pas et lancez-vous !

- Pierrot

PS : Antoine, à toi de jouer !!! ;)

vendredi 19 août 2011

Allez, cette fois on cause de vin, avec "Les Vins d'Olivier B"

4 commentaire(s)
 
Une fois n'est pas coutume, je vais pour une fois non parler d'un breuvage malté, mais bien de jus de raisins fermentés! En effet, un petit séjour beaucoup trop court en Provence nous a permis de rencontrer - tout à fait par hasard - un type assez fantastique, vigneron atypique qui fait de terribles vins à boire entre copains : Olivier B.

Une courte balade à pied depuis notre gîte nous a en effet amenés au centre du petit village de Villes-sur-Auzon (dans le Vaucluse), ou nous nous sommes arrêtés pour une pause sandwich. Une enseigne au-dessus d'une vitrine protégée par une grille en métal attire notre regard : "Les vins d'Olivier B". Arrivés la veille en fin de journée, nous n'avions pas encore eu l'occasion de nous ravitailler en breuvages locaux, et la perspective d'une dégustation chez un vigneron du coin nous paraissait la meilleure manière de découvrir ceux-ci. Un petit mot sur la porte incitait les éventuels intéressés à appeler ledit Olivier sur son téléphone portable si l'échoppe était fermée, qu'il serait sur place dans les cinq minutes. Puisqu'il le proposait si gentîment, c'est ce que nous avons fait! Une grosse poignée de minutes plus tard, une camionnette vert délavé fait son apparition dans la rue, avec à son volant notre homme, chapeau en paille sur la tête, bagouzes aux doigts, boucle à l'oreille et barbe de trois jours. "J'aurais été la en cinq minutes si j'avais été dans les vignes, mais la je faisais le ménage chez moi, c'est pour ça que j'ai mis sept minutes". Pas de souci, on ne lui en veut pas pour les deux minutes de retard! Olivier nous ouvre les grilles de sa caverne (taverne?), nous franchissons alors la porte sans savoir que nous n'en ressortirons que beaucoup plus tard...


Au début, c'est assez calme. Hormis la musique d'Yves Jamait, qu'Olivier a balancé à peine rentré, l'ambiance est assez feutrée. On parle un peu mais ça reste discret. Il nous demande même si on a fait la fête la veille (ce qui est en fait plus ou moins le cas). Mais au fur et à mesure de la "dégustation" (faut voir la taille des verres qu'il sert!), les langues se délient, les inhibitions s'évanouissent et l'ambiance monte tout doucement. Ou plutôt très vite. Du coup, on rigole, on discute, les bouteilles se débouchent et se vident les unes après les autres et on passe un formidable dimanche après-midi à boire d'excellents vins.

Une fois la vraie dernière terminée, on repart avec quelques bouteilles continuer la fête au gîte tandis qu'Olivier rentre chez lui s'occuper de ses enfants et ne pas terminer son ménage.

Les vins que nous avons pu découvrir chez Olivier B sont les suivants :

Jade 2010 (blanc)
Les Amidyves 2008
Les Amidyves 2007
La Deuxième 2009

Si on me demande mon avis, tous sont à recommander! Mention spéciale pour la cuvée 2007 des Amidyves (60% Grenache et 40% Syrah) et pour la fantastique 'Deuxième' (100% Syrah). Je ne suis pas spécialiste en vins, j'ai du mal à en parler et à les décrire. Mais je sais ce j'aime et je sais ce que je n'aime pas, et les vins d'Olivier B, j'aime. Je termine ce post en citant le texte de sa "fiche technique" :

6 ha travaillés exclusivement selon des principes naturels sur Blauvac et Villes sur Auzon (84) morcelés en 12 parcelles. Climat méditerranéen sec et chaud avec mistral, altitude (200 à 400 m) et géologie très hétérogène (sable, argilo calcaire…). Vignoble travaillé sans produits chimiques de synthèse. Maximum de travaux manuels et raisonnés pour un objectif de rendement de 35-40hl/ha (ébourgeonnage, palissage, effeuillage). Vendange manuelle avec tri en caisses de 18-20kg.

Pour l’ensemble des raisins, pas de correction en cave (pas de levurage, pas d’acidification, pas d’enzymage…bref pas de gros mots) juste un peu de soufre, peu ou pas de filtration.

L’idée principale, c’est que le vin c’est d’abord du raisin. 90% du travail se fait dans la vigne. Mon rôle en cave est simplement de respecter et d’accompagner le fruit qu’ont bien voulu nous donner le ciel et la terre afin de pouvoir déguster des vins authentiques.

J’espère que vous prendrez plaisir avec ces cuvées que je vous propose.

Amidyvement votre, Olivier B

Les Vins d'Olivier B
Le Rolland
84570 Villes-sur-Auzon
06 25 39 08 60
http://vigneronajt.centerblog.net

Santé, A Jamais pour Toujours!

-Antoine

PS : Notre homme n'aime pas particulièrement voir apparaître son visage sur internet (pourtant, en cherchant un peu, on le trouve déguisé en sapin de Noël et c'est lui-même qui a balancé ça sur le net ;-)), j'ai donc légèrement modifié la photo afin de respecter sa volonté! :)

Auteurs à succès